Origine et histoire de l'Hôtel Alvizet
L'hôtel Alvizet (ou Alviset) est un hôtel particulier situé à l'angle de la rue des Martelots et de la rue Péclet, dans le secteur de La Boucle à Besançon (Doubs). L'édifice et son jardin sont classés au titre des monuments historiques depuis le 5 novembre 2009. La construction de l'hôtel se situerait entre 1620 et 1625, mais le fonds de la propriété a été constitué en 1688 par l'achat de trois maisons contiguës par le comte de Scey. La réunion de ces fonds n'entraîne pas de remaniement total : la façade sur la rue des Martelots présente une élévation unifiée datable de la fin du XVIe siècle ou du début du XVIIe siècle. De cette époque subsisterait le grand escalier en maçonnerie à retours, sans jour, qui a été modernisé dans les années 1720 par la suppression du mur d'échiffre et l'installation d'une rampe en ferronnerie. Des aménagements intérieurs sont attestés par des comptes entre 1754 et 1755, et certains décors furent repris au goût Louis XVI vers 1767. Le bâtiment principal, en L, forme une cour-jardin et s'accompagne d'annexes — remises, écurie, logis secondaire et bûcher — ainsi que d'un petit ensemble de dépendances au-dessus de la porte cochère et d'un bâtiment de latrines datés probablement du milieu du XVIIIe siècle. On y relève des éléments remarquables tels qu'une cave voûtée en berceau, l'escalier d'honneur en maçonnerie avec sa rampe en ferronnerie, et de grandes fenêtres du rez-de-chaussée protégées par de larges baies arrondies en fer forgé. La propriété a connu plusieurs propriétaires : vendue en 1700 par la famille de Scey à Jean-François de Santans et Hilaire-Joseph Duban, puis cédée en 1765 à Jean-Baptiste François Maire de Bouligney, elle passe ensuite à la famille Alviset par alliance avant 1804. Au XVIIIe siècle, Maire de Bouligney fait modifier des ouvertures et relier une maison contiguë à l'hôtel par une porte percée dans le mur de clôture ; avant 1833, le parc est agrandi au détriment d'une parcelle attenante et la grille de ferronnerie est déplacée pour élargir la cour. En 1860, l'architecte paysagiste Philippe Michel propose un parc à l'anglaise qui n'est apparemment pas réalisé. Le jardin de l'hôtel, élevé en terrasses et attribué au début du XVIIe siècle, est inscrit à l'inventaire des jardins du ministère de la Culture.