Origine et histoire de l'Hôtel Arnoux de Maison-Rouge
L'hôtel Arnoux de Maison-Rouge est un hôtel particulier situé à Riom, 7 rue de l'Horloge, jouxtant la tour de l'Horloge. La tradition l'attribue à Jean Arnoux de Maison Rouge, ancêtre du père jésuite Jean Arnoux, confesseur de Louis XIII, et la famille Arnoux en était propriétaire en 1647. L'édifice constitue un ensemble complexe, constitué de corps de bâtiments de plusieurs époques dont les parties les plus anciennes paraissent remonter au XVe siècle, tandis que des remaniements importants ont eu lieu à la fin du XVIe siècle et au XVIIIe siècle. La cave surmontée par le corps de bâtiment sur rue est probablement d'origine médiévale, bien que les indices soient minces. Le gros-œuvre se date stylistiquement du tournant des XVIe et XVIIe siècles, notamment l'escalier, la porte palière du premier étage et le décor sculpté de la cour. La façade sur rue a été reconstruite vers 1770 et l'élévation arrière sur l'ancien jardin porte la date 1806. L'ensemble des façades et des toitures, l'escalier et sa cage, le vestibule et le grand salon ont été classés monuments historiques le 26 décembre 1985.
L'hôtel est traversant entre la rue de l'Horloge et une ancienne parcelle transformée en cour, et il comprend plusieurs corps de bâtiments reliés par galeries. Un large couloir voûté traverse le rez-de-chaussée du corps de logis et dessert les pièces, l'escalier placé au sud et la cour intérieure au nord ; le premier étage regroupe les pièces d'apparat. Le grand escalier droit, dont la cage est divisée par un mur médian, est situé au centre du bâtiment plutôt que dans une tour latérale, ce qui marque une évolution par rapport au début du XVIe siècle. L'escalier, abrité, n'est éclairé qu'à partir du premier étage par des baies géminées, et ses travées sont couvertes de berceaux rampants.
La première cour, accessible par le couloir et considérée comme la partie la plus remarquable, est le seul décor de style Renaissance conservé à Riom. La porte y est encadrée de colonnes toscanes supportant un tympan en demi-cercle sculpté de deux lions portant un écu aux armes des Arnoux, surmonté d'un casque et d'un aigle aux ailes déployées. De part et d'autre, des lucarnes ovales finement sculptées reprennent des motifs de la première Renaissance et des découpures de la seconde moitié du XVIe siècle. Au premier étage, une galerie étroite est éclairée par trois baies cintrées géminées ; la qualité du décor soulève des questions sur la fonction et l'usage de cette cour.
La salle du rez-de-chaussée du corps de logis côté rue est voûtée d'arêtes et le grand salon donnant sur la rue a été intégralement décoré au XVIIIe siècle. Le deuxième corps de logis en fond de cour présente un aspect plus classique ; à l'origine les grandes fenêtres du rez-de-chaussée ont été transformées en portes dans le goût du règne de Louis XIV, avec suppression du cordon qui servait d'appui aux fenêtres. Par l'originalité de son plan et l'intérêt de son décor sculpté, cet ensemble est considéré comme le plus remarquable apport de la Renaissance à Riom.