Origine et histoire de l'Hôtel Boistouset
L'ancien hôtel Boistouset, dit aussi hôtel d'Agay, est un ancien logis canonial situé rue de la Convention à Besançon, en face de la cathédrale Saint-Jean, dans le secteur de la Boucle. L'édifice, inscrit au titre des monuments historiques le 18 février 1942, a été construit dans le style rococo entre 1744 et 1750 pour le chanoine Charles-François-Denis d'Agay, qui en fut le commanditaire. Il s'appuie partiellement sur une construction antérieure, peut-être du XVIe siècle, dont subsiste une portion du rez-de-chaussée. Longtemps on a cru que le commanditaire avait été le chanoine François Boitouset, décédé en 1742, d'où l'appellation courante de l'hôtel. Sur le plan foncier, un édifice antérieur avait été acquis en 1610 par Philippe Boitouset auprès des héritiers de Nicolas Martin ; il resta dans cette famille jusqu'à la mort de François Boitouset, qui le légua à son neveu François-Marie-Bruno d'Agay. Ce dernier renonça à la prêtrise et revendit la propriété à son oncle Charles-François d'Agay, responsable de la reconstruction. Philippe-Joseph-François d'Agay acquit ensuite l'hôtel en 1769 et en était propriétaire en 1794, lorsque la demeure fut vendue comme bien national à un particulier. Au XIXe siècle, la propriété passa entre plusieurs mains avant d'être rachetée en 1910 par monseigneur Sallot de Brobéque pour servir de résidence aux archevêques ; elle appartient depuis 1927 à l'association diocésaine. À la fin du XXe siècle, l'édifice a subi des transformations, notamment la suppression d'une tour d'escalier à l'angle du corps de logis principal et de l'aile droite, élément probablement ajouté à la fin du XIXe ou au début du XXe siècle. Dans les années 1980, le mur de clôture à droite du portail d'entrée a été reculé pour faciliter l'accès aux locaux du Conseil régional installés à proximité. La plupart des décors d'origine ont été remaniés ; la pièce la plus cohérente reste la « Chambre du cardinal », qui conserve des lambris des époques Louis XV et Louis XVI. D'une construction très allongée et étroite figurant dans le jardin entre l'aile et le mur de clôture sur le cadastre de 1833, il ne subsiste aujourd'hui qu'une petite fabrique de jardin, apparemment contemporaine de l'hôtel. L'ensemble adopte un plan en U ; la façade du logis principal est en pierre de taille et rythmée par des pilastres. Le portail d'entrée en fer forgé est encadré par deux piliers surmontés de médaillons ornés de coquilles et de feuillages.
