Origine et histoire de l'Hôtel Bonvalot
L'hôtel Bonvalot, également appelé Maison des chanoines, est un hôtel particulier de Besançon (Doubs) protégé au titre des monuments historiques. Il se situe rue du Cingle, derrière le château d'eau de la source d'Arcier, dans le secteur de La Boucle. L'édifice a été construit entre 1538 et 1544, peut‑être par le maçon et entrepreneur Perrin Maire, pour François Bonvalot, oncle du cardinal Antoine de Granvelle, abbé des abbayes de Saint‑Vincent de Besançon et de Saint‑Pierre de Luxeuil et ambassadeur de Charles‑Quint à la cour de France. Le 9 février 1540, la ville concéda à l'abbé le bois nécessaire à l'édification de la maison. Au fond du jardin, dominant la ville, François Bonvalot fit édifier une fabrique en belvédère ornée de devises et de peintures emblématiques, décrites par Jules Chifflet en 1653 et aujourd'hui disparues. Après la mort de François Bonvalot en 1560, la maison passa entre les mains de divers membres de la famille siégeant au chapitre métropolitain, puis fut acquise par les Bauffremont au début du XVIIe siècle, puis par d'autres propriétaires au XVIIIe siècle. En 1809, la congrégation du Refuge acheta l'immeuble, qui fut revendu en 1819 à Hugues Touret ; il fut cédé en 1820 à Jeanne‑Baptiste Moine et Jeanne‑Claude Jacoulet, fondatrice des Sœurs de la Sainte‑Famille, qui le donnèrent à la communauté en 1827. Au XIXe siècle, des travaux furent entrepris pour aménager un pensionnat destiné aux jeunes filles, vocation de la congrégation. En 1843, le logis principal fut surélevé d'un étage sur cour ; entre 1855 et 1857, l'architecte Maximin Painchaux aménagea la chapelle du premier étage et la galerie sur cour, qui précède la chapelle, reçut des peintures murales signées "Roberti de Brescia" et datées 1856. En 1866, l'architecte Alfred Ducat reconstruisit la porte cochère donnant sur la cour de la rue du Cingle, suréleva et prolongea le bâtiment des écuries et dépendances de cette cour, et ajouta un grand bâtiment de deux étages perpendiculaire à la rue du Cingle entre les deux cours basses. La façade et le cloître (4 rue du Cingle) sont inscrits au titre des monuments historiques depuis le 8 juin 1926, et la façade ainsi que la couverture d'un bâtiment en retrait (6 rue du Cingle) sont inscrites depuis le 13 janvier 1938. L'édifice illustre le type de demeure d'un grand seigneur ecclésiastique à Besançon au XVIe siècle. Aujourd'hui, les bâtiments servent de couvent à la congrégation des Sœurs de la Sainte‑Famille.