Hôtel Bouhier de Savigny à Dijon en Côte-d'or

Patrimoine classé Patrimoine urbain Hotel particulier classé

Hôtel Bouhier de Savigny à Dijon

  • 12 Rue Vauban
  • 21000 Dijon
Hôtel Bouhier de Savigny à Dijon
Hôtel Bouhier de Savigny à Dijon
Hôtel Bouhier de Savigny à Dijon
Hôtel Bouhier de Savigny à Dijon
Hôtel Bouhier de Savigny à Dijon
Hôtel Bouhier de Savigny à Dijon
Hôtel Bouhier de Savigny à Dijon
Hôtel Bouhier de Savigny à Dijon
Hôtel Bouhier de Savigny à Dijon
Hôtel Bouhier de Savigny à Dijon
Hôtel Bouhier de Savigny à Dijon
Hôtel Bouhier de Savigny à Dijon
Hôtel Bouhier de Savigny à Dijon
Hôtel Bouhier de Savigny à Dijon
Hôtel Bouhier de Savigny à Dijon
Hôtel Bouhier de Savigny à Dijon
Hôtel Bouhier de Savigny à Dijon
Hôtel Bouhier de Savigny à Dijon
Crédit photo : MOSSOT - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVIIe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Hôtel du Président Bouhier (cad. BP 254) : inscription par arrêté du 25 septembre 1928

Origine et histoire de l'Hôtel Bouhier de Savigny

L’Hôtel du Président Bouhier est un hôtel particulier de Dijon, situé dans le secteur sauvegardé au 12 rue Vauban, inscrit au titre des monuments historiques depuis 1928. Il a été construit vers 1640 par un membre de la maison Bouhier de Savigny.

Envoyé en mission par le Comité de salut public, le citoyen André-Antoine Bernard dit Pioche Fer Bernard arrive à Dijon le 3 février 1794 et s’installe dans l’hôtel, propriété du président Jean Vivant Micault de Corbeton, émigré. Micault, qui était parti avec son épouse en octobre 1789 puis était revenu entre le 9 février et le 8 mai 1792, s’était installé à Luxeuil et avait fourni des certificats de résidence, mais le Directoire du département ordonne la confiscation de ses biens le 3 novembre 1793 et un inventaire est dressé. Incarcéré à Luxeuil, il voit une lettre du Ministre de l'Intérieur en sa faveur le 29 novembre 1793 sans obtenir gain de cause. Sur réquisition de Pioche Fer Bernard, Micault est transféré au château de Dijon le 13 février 1794 puis, le 22 février, à la Conciergerie, inculpé d’émigration. Pioche Fer Bernard se vante d’avoir pris possession de la maison et d’y avoir trouvé de précieux vins et des armoiries qui ont permis la confiscation au profit de la Nation, espérant des prises encore plus importantes. Après avoir exercé des pressions sur le tribunal, il obtient la condamnation de Micault, qui est guillotiné le 17 mars 1794 sur la place du Morimont (aujourd'hui place Émile Zola). Après la chute de Robespierre, les six sections révolutionnaires de Dijon dénoncent Pioche Fer Bernard à la Convention, l’accusant d’avoir envoyé Micault à l’échafaud et, d’après l’inventaire établi après les 69 jours passés dans l’hôtel, d’avoir soustrait 537 bouteilles de grands crus, dont 38 bouteilles de Chambertin et une pièce et trois quarts de Santenay, ainsi que d’avoir cassé de la vaisselle.

Architecturalement, l’hôtel est un exemple typique de l’hôtel classique en pierre, organisé autour d’une cour d’honneur et d’un jardin arrière. Les façades présentent des fenêtres surmontées de frontons alternés et des lucarnes richement ornées de sculptures. Le portique de la cour d'honneur a été ajouté vers 1785 par Jean Vivant Micault de Corbeton, qui fit également sculpter un chat dans un médaillon au-dessus du passage, à gauche, en référence à ses armes. Parmi les éléments visibles figurent les porches, la cour avec son portique, une aile en retour, des vues intérieures, la sculpture du chat et une plaque d’information trilingue (français, anglais, allemand).

Jean Bouhier de Savigny a hérité dans cet hôtel d’une bibliothèque remarquable, qu’il mettait à la disposition des poètes et des lettrés qu’il recevait. À la fin de sa vie, sa bibliothèque comprend quelque 35 000 ouvrages et 2 000 manuscrits ; on rapporte qu’il annotait abondamment les marges, au point de défigurer certaines éditions de Henri Estienne et d’Antoine Vérard. Un de ses hôtes a décrit la splendeur sobre des rayonnages en bois de rose, drapés de soie, où reposaient éditions rares et longues rangées de manuscrits. Après sa mort, ses collections sont dispersées et vendues en majeure partie à l’abbaye de Clairvaux en 1784.

Parmi les propriétaires connus figurent la maison Bouhier de Savigny dès la construction vers 1640, Jean Bouhier de Savigny (président à mortier au parlement, bibliophile et membre de l’Académie française en 1727) entre 1673 et 1746, puis Jean Vivant Micault de Corbeton, propriétaire de 1790 à 1794, président au parlement de Bourgogne et dernier marquis de Joncy, époux de Marie Françoise Trudaine, mort décapité.

Liens externes