Origine et histoire de l'Hôtel Chartraire de Montigny
L'hôtel Chartraire de Montigny est un hôtel particulier situé au 39, rue Vannerie à Dijon (Côte-d'Or) et accueille la Direction régionale des affaires culturelles de Bourgogne. Le bâtiment primitif fut édifié vers 1670 par Gagne de Perrigny. En 1740, Marc-Antoine Chartraire de Montigny l'acheta et le fit entièrement remanier entre 1744 et 1750 ; les sculptures du portail, marquées par le style rocaille (coquille en imposte entourée de palmes, d'épis et de sarments), sont l'œuvre de Claude Saint-Père. Quarante ans plus tard, son fils Antoine fit construire l'escalier d'honneur, monument néoclassique plafonné en trompe-l'œil, avec des boiseries probablement attribuables à Jérôme Marlet ; son architecture reflète l'influence des architectes Jean-Antoine Caristie, Jacques Cellerier et Nicolas Lenoir. En 1783, Antoine acquit l'hôtel voisin, alors loué au commandant militaire, et le fit rebâtir ; la façade sur rue date de 1787 et est due à Charles Saint-Père. La Révolution interrompit les transformations : en 1792 les deux hôtels furent à nouveau séparés et vendus, et Antoine Chartraire connut des poursuites, des détentions et des libérations avant de mourir le 10 messidor (29 juin 1795). Après la vente de 1792, l'hôtel passa entre diverses mains ; le général Bonaparte y fit une halte le 7 mai 1800. La famille de Nansouty acquit l'hôtel en 1803, puis il fut vendu à la fin du Second Empire et transformé en pensionnat. En 1882, l'abbé Christian de Bretenières, dont la famille possédait l'hôtel du Commandant militaire depuis 1792, acheta l'ensemble et y installa des classes de l'école privée Saint-Ignace, devenue par la suite école Saint-François-de-Sales, puis une école secondaire en 1887 ; il réunira encore des bâtiments en 1888. Pour adapter les lieux à la vie scolaire, on démolit des dépendances, aménagea des cours de récréation, construisit en 1890 un préau à colonnettes de fonte et, entre 1890 et 1894, l'architecte diocésain Charles Suisse fit édifier un bâtiment destiné à des salles de fêtes, des cours et des dortoirs après le percement de la rue du Lycée. En 1971, les hôtels furent acquis par l'État pour les services extérieurs du Ministère des Affaires culturelles, qui devinrent en 1977 la DRAC ; dès 1972 des travaux supprimèrent les équipements scolaires pour aménager des bureaux et, à partir de 1979, le grand escalier fit l'objet de restaurations permettant l'installation des services culturels. Les deux hôtels, réunis et transformés à diverses étapes de leur histoire, font l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis novembre 1995. Une galerie photographique présente la façade, le portail, le heurtoir, divers détails et la plaque d'information trilingue. Les principales sources sont le panneau d'information devant l'hôtel et les études publiées dans l'inventaire général.