Patrimoine classé 
L'escalier avec rampe en fer forgé ; boiseries du grand salon et du salon des Grecs (cad. E 12) : inscription par arrêté du 15 avril 1966 ; En totalité, les parties suivantes de l'ensemble formé par l'hôtel Court de Fontmichel et ses dépendances, telles que délimitées sur le plan annexé à l'arrêté : l'hôtel particulier, y compris ses décors, son jardin d'agrément et le bâtiment dénommé "balançoire", situés 18 rue Amiral-de-Grasse et 1 traverse des sœurs, sur la parcelle anciennement cadastrée section BH n°55 et figurant au cadastre rénové sur la parcelle BH n°452, la dépendance de l'hôtel à usage de commerce, y compris la cour anglaise, ainsi que la fabrique de jardin, dénommé "lectissoir", la serre et la terrasse la couronnant, situées 17 rue Jean-d'Ossola, sur la parcelle n°69, figurant au cadastre BH, la dépendance à usage de cuisine et de cave située 4 impasse des lièvres et accessible depuis le 18 rue Amiral-de-Grasse, sur la parcelle n°375, figurant au cadastre section BH : inscription par arrêté du 3 septembre 2020 ; Les parties suivantes de l'ensemble formé par l'hôtel Court de Fontmichel et ses dépendances, situé 18 rue Amiral-de-Grasse, 4 impasse des Lièvres et 17 rue Jean-Ossola : les façades et les toitures de l'hôtel et de toutes ses dépendances ; au rez-de-chaussée de l'hôtel, le salon des Grecs, le grand salon, le salon bleu et la salle à manger ; la fabrique de jardin dénommée "lectissoire" (en totalité) ; figurant sur les parcelles n° 69, n° 375 et n° 452, de la section BH du cadastre de la commune, tel que représenté en rouge ou rose sur les plans annexés à l'arrêté : classement par arrêté du 8 juillet 2025
 
 
Origine et histoire 
À la fin du XVIIe siècle, la famille de Théas acquiert les parcelles sur lesquelles Jean fait construire un premier hôtel, en bordure de la rue des Dominicains et du tracé de l’enceinte du XIIe‑XIIIe siècle. La construction de l’édifice commence en 1690 et se déroule sur plus d’un siècle, avec des remaniements importants au milieu du XVIIIe siècle. Dès les années 1740, un projet de transformation est envisagé pour loger dignement tous les fils de Jacques de Théas ; les travaux sont menés dans les années 1750 par Albert, principal légataire de Jacques. Le bâtiment est alors presque intégralement démoli puis reconstruit avec un étage supplémentaire. Lors de cette reconstruction, François, comte de Thorenc et frère d’Albert, conçoit le programme décoratif. Officier au service du roi pendant la guerre de Sept Ans et lieutenant du roi à Francfort, il séjourne dans la maison d’un notable — le père de Goethe — où il découvre des artistes locaux et commande de nombreuses œuvres entre 1759 et 1762, la plupart destinées à l’hôtel de Grasse. Sous le regard de Goethe enfant, la maison de Francfort devient un lieu de création et cette période marque le jeune poète, qui lui consacre plusieurs pages dans ses Mémoires. Les principaux artistes intervenant dans ces commandes sont Christian Georg Schütz, Johann Conrad Seekatz, Johann Georg Trautmann, Wilhelm Friedrich Hirt, Justus Juncker et Johann Andreas Benjamin Nothnagel. À Grasse, les travaux de reconstruction s’achèvent au début des années 1760 ; le comte de Thorenc y fait ensuite édifier une aile privative dite « petite maison » et, en collaboration avec Albert, une aile sud-ouest à laquelle sont adjointes des écuries. L’hôtel se présente alors comme un corps central de deux étages surmonté d’un attique, flanqué de deux ailes en retour d’un étage, et d’un jardin en terrasses qui descend jusqu’à l’actuelle rue Jean d’Ossola. Peu après l’achèvement, un conflit familial contraint le comte à vendre sa petite maison à Albert et pousse la fratrie à quitter leur appartement familial ; la plupart des décors rapportés de Francfort sont démontés et suivent le comte dans sa demeure grassoise. Les décors du rez‑de‑chaussée constituent les derniers éléments encore en place aujourd’hui. Le différend prend fin en 1772‑1773 et le bien est vendu en 1774 à Antoine‑Marie Court, ancêtre des propriétaires actuels. Au XIXe siècle, des aménagements adaptent l’hôtel à de nouvelles utilisations : les étages sont loués, ce qui impose la création d’un vestibule privatif dans l’entrée, et un bâtiment est élevé sur la rue Jean d’Ossola, soutenant le jardin suspendu qui le domine. Divers éléments de l’hôtel ont été protégés au titre des monuments historiques par arrêtés des 22 mars 1965, 15 avril 1966 et 3 septembre 2020. Des illustrations et vues de l’entrée, de l’intérieur prises depuis le lectiçoir et de l’extérieur depuis la rue sont accessibles, notamment sur Wikimedia Commons, et l’hôtel figure dans les inventaires et portails consacrés aux monuments historiques et aux Alpes‑Maritimes.