Origine et histoire de l'Hôtel d'Albertas
L'hôtel d'Albertas est un hôtel particulier situé au n°10 de la rue Espariat à Aix-en-Provence. Il fut élevé dans la première moitié du XVIIe siècle pour la famille de Séguiran, dans le style Louis XIII, et portait alors le nom d'hôtel de Séguiran. En 1724, Henri Reynaud d'Albertas, premier président de la cour des comptes et beau-fils des de Séguiran, confia à l'architecte aixois Laurent Vallon la rénovation de la façade. En 1745, son fils Jean-Baptiste jugeant la maison trop encaissée dans une rue étroite acheta les maisons en vis‑à‑vis pour les faire démolir et y créer une place semi‑elliptique inspirée des places royales parisiennes, notamment de la place Vendôme. En 1763, Casanova séjourna à l'hôtel d'Albertas; un récit rapporte qu'il y fit une halte au pavillon de chasse du président et qu'une soirée s'acheva par une liaison entre sa maîtresse vénitienne et la comtesse Marie‑Anne d'une branche cadette de la famille d'Albertas, détail qui provoqua le mécontentement de Casanova. Le marquis d'Albertas fut assassiné au château de Gémenos le 14 juillet 1790 par un nommé Anicet Martel, qui fut ensuite exécuté à Aix. En 1794, son fils Jean‑Baptiste Suzanne dut s'exiler à Lyon; sa femme et sa mère furent emprisonnées à Aix. Jean‑Baptiste retrouva ses titres, son hôtel et sa famille en 1814 sous Louis XVIII et fut nommé préfet des Bouches‑du‑Rhône. Après 1830, la famille d'Albertas cessa ses activités officielles et dut louer une partie de l'hôtel pour en assurer l'entretien. Le 16 janvier 1907, la comtesse de Bonfils de Lapeyrouse, née Napoléone de Montholon‑Sémonville, est morte dans un appartement de l'hôtel; elle était née à Sainte‑Hélène et avait pour parrain Napoléon et pour marraine la maréchale Bertrand. L'hôtel est aujourd'hui une résidence privée, fermée au public. Il bénéficie de protections au titre des monuments historiques : classé en 1926 pour ses façades et ses toitures, et à nouveau classé en 1991 pour le porche, la cour d'honneur, l'escalier, les façades et l'aile occidentale, tandis que le reste des éléments de l'hôtel a fait l'objet d'une inscription en 1991. Parmi les études et ouvrages consacrés à l'hôtel figurent des notices et analyses d'Ambroise Roux‑Alphéran, d'André Bouyala d'Arnaud et de Daniel Jean Édouard Chol avec Huguette Lasalle. Des ressources complémentaires sont disponibles dans la base Mérimée et sur divers portails consacrés à Aix‑en‑Provence, à l'architecture et aux monuments historiques.