Hôtel d'Alibert à Caunes-Minervois dans l'Aude

Hôtel d'Alibert

  • 11160 Caunes-Minervois
Hôtel dAlibert
Hôtel dAlibert
Hôtel dAlibert
Crédit photo : Gaël Gendrot - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVIe siècle

Patrimoine classé

Puits Renaissance situé dans la cour : classement par décret du 21 novembre 1926 ; Immeuble de gauche : tourelle d'escalier, deux travées voutées contiguës au rez-de-chaussée et grand arc surbaissé portant la galerie Renaissance ; vestibule à deux travées voûtées du premier étage et galerie Renaissance des premier et deuxième étages. Immeuble de droite : façade sur rue, façades Nord et Sud sur cour, tourelle d'escalier et deux étages de galeries superposées, délimitées par un trait rouge (pour les façades) et par une teinte rose sur le plan annexé au décret : classement par décret du 25 août 1927

Origine et histoire

L'hôtel d'Alibert est un hôtel particulier de Caunes-Minervois qui conserve l'allure d'un "palazzo" dans le goût italien de la fin du XVe et du début du XVIe siècle. L'ensemble résulte de l'appropriation et de l'agrandissement de bâtiments acquis successivement, si bien que l'édifice se présente en deux parties distinctes. La partie la plus ancienne remonte approximativement à la fin du XVe siècle, tandis que la partie Renaissance date du milieu du XVIe siècle. La date de 1560 gravée sur une console du puits pourrait marquer la fin des travaux liés à ces acquisitions successives par la famille d'Alibert. La cour, jadis formée de deux parties réunies, est entourée d'une galerie intérieure à deux étages superposés ouverte par des arcades en plein cintre et ponctuée de pilastres, de bustes, de médaillons et d'écussons en pierre. Des portes pourvues d'archivoltes et des fenêtres à croisées ouvrent sur la cour, et l'on accède à la galerie depuis deux escaliers à vis situés de part et d'autre. Un puits à baldaquin, soutenu par trois colonnes, se dresse au centre de la cour ; la margelle porte, dans un écusson incrusté de plomb, la date de 1560. La galerie du XVIe siècle semble avoir été ajoutée pour communiquer la partie ancienne avec le bâtiment du fond, de l'autre côté de la cour. Les différences d'exécution entre les deux galeries trahissent des moments de construction distincts : la plus ancienne, ornée de médaillons figurant des bustes en forte saillie, évoque l'époque de François Ier et pourrait être l'œuvre d'un artiste toulousain ; la galerie plus récente présente des colonnes doriques aux fûts renflés et s'inscrit dans le goût de la période Henri II. L'édifice est donc scindé en deux ensembles résultant d'acquisitions successives ; une maison romaine occupe le côté droit tandis que le côté gauche révèle des fûts carrés et cannelés témoignant d'une main d'œuvre différente. Le parapet est décoré de bustes en médaillons et d'écussons. À l'intérieur, plusieurs salles conservent leurs voûtes, dont une chapelle dotée de voûtes à liernes et tiercerons. Quelques fenêtres, tant sur cour que sur rue, sont intactes avec leurs encadrements et leurs meneaux. Une tradition rapporte qu'un certain Jean, abbé de Caunes, aurait ramené d'Italie un artiste de Carrare qui participa à l'exploitation des carrières de marbre et à la construction de l'hôtel, expliquant ainsi l'inspiration italienne de l'édifice. La famille d'Alibert a fourni plusieurs viguiers au village aux XVe et XVIe siècles. L'édifice a été partiellement classé au titre des monuments historiques en 1926 et 1927. L'hôtel-restaurant, qui compte huit chambres, appartient depuis 1912 à une famille dont les arrière-grands-parents, Louise et Germain, s'installèrent alors dans ce qui était alors un café-auberge. Les parents, Jean et Paule, revenus à Caunes en 1974, ont conduit des travaux de rénovation et d'aménagement qui ont dessiné la configuration actuelle. Aujourd'hui, l'établissement est dirigé par Frédéric Guiraud, qui a commencé à y travailler en 1985 et en a pris la charge complète en 1986.

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