Hôtel d'Escoville à Caen dans le Calvados

Patrimoine classé Patrimoine urbain Hotel particulier classé Bâtiment Renaissance

Hôtel d'Escoville à Caen

  • 6 Place Saint-Pierre
  • 14000 Caen
Hôtel dEscoville à Caen
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Crédit photo : Laure2906 - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Patrimoine classé

Hôtel d'Escoville (ancien) : classement par liste de 1862

Origine et histoire de l'Hôtel d'Escoville

L'ancien hôtel d'Escoville est un hôtel particulier situé sur la place Saint-Pierre, dans le centre ancien de Caen; construit dans les années 1530 et reconstruit après la Seconde Guerre mondiale, il est considéré comme le plus bel exemple de l'architecture Renaissance à Caen. Il a porté plusieurs noms au fil du temps, notamment hôtel de Valois, hôtel d'Écoville, hôtel de Matignon et hôtel du Grand Cheval. Nicolas Le Valois d'Escoville, riche marchand anobli, fit raser en 1531 un ensemble de maisons pour édifier quatre bâtiments autour d'une cour décorée à l'italienne; les travaux, engagés en 1533, aboutirent à l'achèvement du pavillon et de l'aile droite vers 1535, tandis que le corps de logis sur rue fut construit à partir de 1537. On attribue peut-être la construction du pavillon et de l'aile droite à Hector Sohier et celle du corps de logis à Blaise Lepestre et ses fils. Nicolas d'Escoville mourut lors d'une réception en 1541; son fils Louis hérita de l'hôtel mais le loua, ouvrant des boutiques sur la rue au Change et mettant occasionnellement les grandes salles à la disposition de la ville. En 1603, l'hôtel fut vendu à Guillaume Moisant, marchand rouennais, et son fils Jacques Moisant de Brieux y réunit un cercle d'hommes de lettres dont les rencontres contribuent à la création, en 1652, de l'Académie des Arts et des Belles-Lettres de Caen, qui tint ses séances dans la plus belle salle jusqu'en 1685. Aux XVIIIe et XIXe siècles, les propriétaires n'occupèrent qu'une partie des bâtiments; la municipalité loua et acquit progressivement des ailes de l'hôtel pour y loger ses services, la maison de ville remplaçant la vieille porte fortifiée après 1755. Entre 1733 et 1755, le reste de l'édifice fut vendu par lots et subit d'importants remaniements ; l'aile gauche vendue en 1755 fut destinée à la juridiction consulaire mais finit par abriter la poste à la Révolution, avant d'être revendue en 1796 et transformée en magasin. Après le départ de la municipalité en 1792, l'aile droite accueillit successivement la bourse, la chambre et le tribunal de commerce ainsi que le conseil des prud'hommes, et une salle d'audience y fut construite en 1821 dans la partie droite du jardin. L'hôtel fut aussi un centre culturel important : il accueillit des concerts organisés par l'Académie de musique, puis par diverses sociétés au XIXe siècle, et il fut le siège de l'académie de Caen depuis 1753. Classé monument historique en 1862, il fit l'objet de restaurations successives à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, les principales campagnes étant menées de 1895 à 1905, de 1915 à 1925 et de 1933 à 1936. L'édifice fut gravement endommagé lors de la bataille de Caen en 1944 : la cour intérieure, très abîmée, subsista, mais la façade sur la place Saint-Pierre et le mur extérieur de l'aile sud furent détruits. De nombreux projets de reconstruction furent présentés dans les années qui suivirent et le choix entre une façade classique, défendue par Charles Dorian, et une proposition moderne, soutenue par Paul Binet, illustre les tensions entre mairie, Monuments historiques, ministère de la Reconstruction, commerçants et sinistrés. Face aux désaccords, la chambre de commerce fit édifier en 1949 un nouveau bâtiment à l'emplacement de l'ancienne salle des ventes, et le conseil municipal approuva le projet définitif de restauration en 1958 ; le gros œuvre de la reconstruction fut achevé vers 1960. À partir de 1963, la grande salle du rez-de-chaussée accueillit le salon annuel des artistes bas-normands et diverses expositions ; l'édifice abrita aussi des boutiques, le syndicat d'initiative et un logement de gardien, puis resta inoccupé en grande partie jusqu'à une restauration et une réorganisation intérieure en 1994. Après 1994, les commerçants furent relogés et le corps de logis sur rue ainsi que l'aile nord furent attribués à l'office de tourisme ; l'hôtel conserva une vocation culturelle, la salle Moisant de Brieux accueillant l'académie des sciences, arts et belles-lettres de Caen et la Société des antiquaires de Normandie, et l'artothèque occupa des locaux de 1994 à 2013. Un projet de centre d'interprétation de l'architecture et du patrimoine évoqué en 2016 n'a pas été réalisé. Sur le plan architectural, l'hôtel illustre le passage d'une ville médiévale dense à un type d'hôtel particulier de la Renaissance, avec bâtiments de deux niveaux disposés autour d'une cour qui marque nettement la séparation entre espace public et espace privé. La cour intérieure est particulièrement remarquable pour sa décoration soignée mêlant thèmes bibliques, références antiques et éléments dont le sens renvoie peut-être aux intérêts alchimiques de son commanditaire. Le pavillon occidental, divisé en trois parties, présente un toit très pentu éclairé par une lucarne, un hall d'accès ouvert par deux arcades voûtées en berceau, un rez-de-chaussée surélevé et un escalier en colimaçon desservant les étages, tandis qu'une loggia reprend la composition du hall à l'étage. La façade septentrionale se distingue par sa division en cinq travées et par des trumeaux percés de niches ornées au rez-de-chaussée ; des statues finement sculptées, longtemps attribuées à des ateliers florentins, décoraient ces niches et des écussons armoriés étaient soutenus par des nymphes et des génies dans la partie supérieure. Les armes des Valois d'Escoville figuraient D'azur au chevron d'or accompagné de trois croissants d'argent au chef du même chargé de trois roses de gueules. La façade sur la place Saint-Pierre portait autrefois une statue équestre qui valut à l'édifice le surnom d'hôtel du Grand Cheval ; ce bas-relief fut détruit en 1793 et remplacé un temps par un tableau représentant la Liberté coiffée d'un bonnet phrygien. Les représentations anciennes de la façade, dont un dessin de 1844 par Georges Bouet et une photographie de 1929, montrent une composition en sept travées découpées par des ordres superposés et couronnées de lucarnes, avec des travées de largeurs inégales et des éléments de décor Renaissance conservés sur certaines parties jusqu'au début du XXe siècle. Reconstruite après 1944 sans être reproduite à l'identique, la nouvelle façade, décidée en 1948, respecte le volume et, dans une certaine mesure, la répartition des pleins et des jours de l'ancienne façade, mais elle comporte huit séries de fenêtres équidistantes sur trois niveaux, cinq lucarnes et a été reculée d'un mètre par rapport à l'ancien alignement pour élargir le corps de logis sur rue. Sur le plan structurel, la reconstruction a repris les murs en pierre de Caen d'origine mais reposant désormais sur une ossature en béton armé non porteuse, les interventions « à l'ancienne » ayant été réservées aux parties visibles tandis que le gros-œuvre moderne suit les techniques de la Reconstruction. Enfin, la cheminée dite de l'hôtel de Villy, datée de 1568 et autrefois située rue Saint-Jean, fut transférée au musée des antiquaires de Normandie en 1855, remontée en 1963 au premier étage de l'hôtel d'Escoville puis déplacée en 1994 dans la salle Moisant de Brieux ; elle se distingue par un linteau orné d'une frise de palmettes soutenue par piedroits décorés de cariatides, un cartouche frappé des armes de la famille de Villy et un bas-relief de saint Georges terrassant le dragon, entouré de motifs sculptés et d'ornements antiques.

Liens externes