Origine et histoire de l'Hôtel d'Esterno
Hôtel d'Esterno, ancien hôtel particulier situé 1 rue Monge à Dijon (Côte-d'Or). Construit de 1641 à 1643 pour Jean Bouchu, premier président du Parlement de Dijon, l'édifice occupe un terrain de 3 280 m² pour une surface bâtie d'environ 1 200 m². Jean Bouchu, déjà premier président depuis 1638, acquiert plusieurs parcelles en 1640, dont une importante propriété achetée à Hugues de la Croix le 22 juillet, et fait débuter les travaux en 1641 sous la direction de l'entrepreneur Jean Braconnier. L'attribution ancienne à l'architecte Pierre Le Muet a été remise en question et des recherches récentes envisagent une réalisation conjointe de Jean Braconnier et de Guillaume Tabourot. Devant devenir le cadre de nombreuses réceptions après la nomination de Bouchu comme premier président du Parlement de Dijon, l'hôtel reste dans la famille Bouchu puis passe par héritages successifs aux familles de Froulay de Tessé, Richard de Montaugé et d'Esterno. Après la mort de Ferdinand-Charles d'Esterno en 1883 sans postérité, la ville de Dijon acquiert l'hôtel en 1884. Le bâtiment a ensuite connu des usages variés : lycée pour jeunes filles, conservatoire de musique, quartier général du 8e corps d'armée dès le début des années 1930 jusqu'en 2000, puis services culturels municipaux et l'association ICOVIL. L'État choisit Dijon pour accueillir le siège de l'Organisation internationale de la vigne et du vin par décision du 12 juillet 2021 ; l'hôtel, restauré intégralement par l'architecte du patrimoine Fabien Drubigny associé à l'agence Bernard Quirot, a vu les travaux achevés à l'automne 2024 et accueille le siège de l'organisation depuis octobre 2024. D'architecture Louis XIII, le corps principal en H s'élève sur quatre niveaux : un sous-sol avec cuisines et caves voûtées, deux niveaux comprenant les étages nobles et un étage sous-comble. Le grand salon du rez-de-chaussée, d'environ 80 m², conserve un parquet à la Versailles et des décors de style Louis XVI. Le portail monumental sur la rue Monge, orné de deux paires de colonnes doriques et de chérubins surplombant une balustrade, correspond à une modification datée de 1785. L'ensemble comprend également deux dépendances au n°3 de la rue Monge, d'une surface totale de 530 m², et un jardin d'agrément ouvert au public. L'hôtel est protégé dans son intégralité au titre des monuments historiques par arrêté du 29 octobre 1928. Des illustrations documentent le site, notamment des vues du jardin avant 2024, du n°3 rue Monge, de la cour d'honneur avec l'église Saint-Jean en arrière-plan, et d'une plaque explicative trilingue.