Origine et histoire de l'Hôtel d'Oraison
L'hôtel d'Oraison est un hôtel particulier situé à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). Son premier propriétaire connu fut Henri de Raffelis à la fin du XVIe siècle. La ville d'Aix l'acquit ensuite pour y loger le gouverneur de Provence, le duc de Guise, lors de ses séjours. Après le décès, en 1732, d'Espérit Fulque, sa maison de la rue des Trois Ormeaux fut attribuée à maître Nicolas Gilles, procureur et époux d'Anne Fulque. Mathieu Fulque concentra ses efforts sur l'aménagement de sa propre demeure aixoise, acquise le 28 septembre 1731 de messire Gaspard de Gueydan pour la somme de dix-huit mille livres, dont seize mille pour la grande maison et deux mille pour la petite maison, écurie et cellier. Le 14 mars 1735, il acheta la maison voisine de Marie Brunier pour 1 000 livres et, pour la dédommager, lui acheta une autre maison du même quartier pour 1 800 livres. Le 30 juillet 1736, il acquit une cinquième maison, faisant le coin de la rue dite des Eiguesiers, appartenant à Catherine Astoin, veuve d'Antoine Gautier, pour 950 livres. Les travaux de réalisation de l'hôtel Fulque d'Oraison, dont la façade principale donnait sur la rue du Séminaire, purent alors commencer. L'hôtel resta dans la famille Fulque jusqu'au 1er juillet 1792, date à laquelle il devint « bâtiment national » à la suite de l'émigration de ses propriétaires ; un inventaire des biens fut dressé à partir du 13 août 1792. Au XIXe siècle, il est mentionné en 1839 comme dépendant de la succession de Louis Roux et mis en vente à la folle enchère avec une mise à prix de 4 000 francs. Le texte indique également que Joseph Ramberd en fit l'acquisition en 1836 ; après son décès, la maison fut revendue en 1841 à François Thomas Bouteuil, puis en 1881 à François Eugène Carbonnel, et son épouse Anne Thérèse Adrienne Foncin en hérita en 1909. L'hôtel d'Oraison a fait l'objet d'une restauration en 2012. Il est inscrit au titre des monuments historiques depuis 1987.
La façade, datée du XVIIIe siècle, comporte sept travées de fenêtres, chacune marquée par quatre bandes verticales de refends. Les fenêtres du premier étage, l'étage noble, sont ornées de décors d'acanthe et de mascarons sur leurs clefs. La porte cochère principale est surmontée d'un balcon ; la porte-fenêtre qui l'ouvre est sommée d'un fronton triangulaire posé sur des pilastres à chapiteaux doriques. Une seconde porte cochère perce la façade à droite de la première.
Parmi les ressources bibliographiques figurent notamment les ouvrages Évocation du vieil Aix d'André Bouyala-d'Arnaud (1964), Le Guide d'Aix-en-Provence et du pays d'Aix dirigé par Noël Coulet (1988), et Architecture et décoration du XVIe au XIXe siècle, t. 2, de Jean-Luc Massot (Édisud, 1992), ainsi que des publications locales plus récentes.