Origine et histoire de l'Hôtel Daviel
L'hôtel Daviel est un hôtel particulier du 2e arrondissement de Marseille, construit entre 1743 et 1747 par les frères Gérard et nommé d'après le chirurgien et ophtalmologue Jacques Daviel, venu à Marseille lors de la peste de 1720. Les façades et les toitures ont été classées Monument historique par arrêté du 12 janvier 1945.
À l'emplacement de l'actuel bâtiment se dressait un premier palais de justice, édifié en 1576 et rénové en 1618 ; un voyageur hollandais qui le visita en 1649 le qualifiait de monument le plus important et le plus curieux de la ville. Au début du XVIIIe siècle, les locaux se révélèrent insuffisants : un arrêt du Conseil du Roi du 18 décembre 1742 ordonna la construction d'un nouveau palais et les autorités décidèrent finalement de le réédifier sur l'emplacement existant. La ville acheta une maison mitoyenne appartenant à M. Ferrary pour accroître la surface constructible et, afin de financer les travaux, institua le 26 septembre 1743 une surtaxe de trente-sept sols sur chaque charge de blé vendue. Pendant la démolition et la reconstruction, les services judiciaires furent installés rue des Olives, dans une maison du marquis de Jarente-la-Bruyère, et purent rejoindre le nouveau bâtiment à la fin de 1743 ; les dépenses totales s'élevèrent à 194 212 livres.
Le pavillon Daviel a servi de palais de justice de 1747 à 1862, date de la mise en service du nouvel édifice place Montyon, et connut des années difficiles en 1793–1794 avec la prononciation de nombreux arrêts de mort. Après le transfert du palais, il accueillit l'école de médecine de 1875 à 1893. Épargné en 1943 lors de la destruction du quartier du Vieux-Port, il abrite aujourd'hui des services annexes de la mairie.
Architecturalement, la construction illustre l'ordonnance simple et harmonieuse des belles maisons provençales du XVIIIe siècle : la façade sur la place Daviel est rythmée par des pilastres à chapiteaux ioniques et un avant-corps en faible saillie couronné d'un fronton triangulaire. L'étage noble présente un balcon en ferronnerie orné de panneaux « à la marguerite », dont les supports sont en fer forgé. Le fronton est sculpté d'une déesse chevauchant un lion et entourée d'enfants ; l'un d'eux porte l'écusson de Marseille et les tables de la loi. Au-dessus de l'entablement de la fenêtre centrale, des angelots portaient les armes du roi, remplacées depuis par un écusson de la ville, et sous chacune des quatre fenêtres du second étage figurent des panneaux représentant la main de la justice et la torche de Thémis, œuvres du sculpteur Jean-Michel Verdiguier. Enfin, à la suite du projet d'extension de l'hôtel de ville en 2006, le pavillon est relié de façon souterraine à l'Espace Bargemon et aux autres bâtiments de la mairie.