Origine et histoire de l'Hôtel de Barrême
L'hôtel de Barrême, situé au 11 rue de Barrême à Arles, à l'angle de la rue Frédéric Mistral, est un vaste hôtel particulier daté de la fin de la première moitié du XVIIe siècle. Son architecture est voisine de celle de l'hôtel Laurens de Beaujeu, à l'extrémité sud de la même rue. Il a été construit par François de Rebattu (1587-1662), conseiller du Roi au siège d'Arles, anobli en 1653. Brillant érudit, Rebattu a rédigé plusieurs ouvrages sur l'Antiquité et rassemblé de nombreux manuscrits aujourd'hui conservés à la bibliothèque Méjanes d'Aix-en-Provence et à celle de l'Arsenal à Paris. En 1646, il demanda aux juges-voyers l'autorisation de démolir l'habitation précédente, achetée à monsieur de Sabatier, pour la remplacer par l'hôtel actuel. La demeure passa ensuite à la famille de Barrême, dont plusieurs membres se distinguèrent dans la magistrature, notamment Jean de Barrême, juge à Tarascon, capitaine et viguier à la fin du XVIe siècle, conseiller et maître des requêtes de la reine Marguerite de Valois, pensionné par Henri III. L'édifice est classé au titre des monuments historiques depuis le 13 octobre 1988.
C'est une haute bâtisse de quatre niveaux dont le toit repose sur une corniche à modillons. Les fenêtres d'origine sont encadrées d'une fine moulure et leurs allèges sont ornées de lambrequins sculptés dans la pierre, motif caractéristique de l'architecture arlésienne de cette époque que l'on retrouve sur de nombreux bâtiments domestiques de qualité. Ces lambrequins représentent les étoffes que l'on déployait aux fenêtres les jours de fête et sont disposés à la partie inférieure des fenêtres, contrairement à l'acception plus tardive — notamment en architecture haussmannienne — qui désigne des ornements en bois ou en tôle ajourés masquant le haut des fenêtres. De puissants chaînages d'angle encadrent les façades. L'hôtel illustre le type des grandes demeures majestueuses tout en restant sobres que l'aristocratie arlésienne faisait édifier au milieu du XVIIe siècle.