Origine et histoire de l'Hôtel de Carcès
L'hôtel de Carcès est un hôtel particulier situé au 12 rue Émeric-David à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). Il fut construit à la fin du XVIe siècle pour Jean Guesnay, trésorier général de France. En 1612, la demeure passa à la famille de Carcès. En 1660, alors qu'elle appartenait à François de Simiane, comte de Carcès et lieutenant général du Roi, l'hôtel reçut les nièces du cardinal Mazarin lors de la visite de Louis XIV à Aix; une plaisanterie locale rapporte qu'un habitant changea la lettre "C" de l'enseigne en "G", formant "Garces" au‑dessus de la porte principale. L'édifice fut vendu en 1662 à Pierre de Coriolis, dont la famille le conserva jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. Sous le règne de Louis‑Philippe, il appartint à Ambroise Mottet, premier maire d'Aix après la révolution de 1830 et conseiller d'État, puis aux familles de ses descendants (Féraud‑Giraud, Beau) jusqu'au milieu du XXe siècle. L'hôtel a été inscrit au titre des monuments historiques le 13 septembre 1988. Les boiseries de la porte d'entrée datent du XVIIe siècle. Le bâtiment comporte des écuries aux larges ouvertures, accessibles par un vestibule puis une cour fermée. Une pièce de l'entresol a conservé un plafond à la française sur fond d'or. L'hôtel est une résidence privée et n'est pas ouvert à la visite; la visite de la cour intérieure est toutefois tolérée pendant les heures d'ouverture et des visites publiques sont parfois organisées, notamment lors des Journées du patrimoine. La rue Émeric‑David abrite plusieurs autres hôtels particuliers et maisons historiques, parmi lesquels l'hôtel de Panisse‑Passis, l'hôtel de Barlet, l'hôtel de Maliverny, l'hôtel de Monval, l'hôtel de Comte Siméon, le domicile des Cézanne (de 1878 à 1881) et le domicile du peintre aixois Achille Emperaire. Sur la façade se remarque la porte du XVIIe siècle surmontée d'un buste de faune, et une note historique de la municipalité est apposée à l'extérieur. Bibliographie : André Bouyala d'Arnaud, Évocation du vieil Aix‑en‑Provence, Paris, Les éditions de minuit, 1964, p. 168‑170.