Hôtel de Chapelaines à Troyes dans l'Aube

Patrimoine classé Patrimoine urbain Hotel particulier classé

Hôtel de Chapelaines à Troyes

  • 55 Rue de Turenne
  • 10000 Troyes
Hôtel de Chapelaines à Troyes
Hôtel de Chapelaines à Troyes
Hôtel de Chapelaines à Troyes
Hôtel de Chapelaines à Troyes
Hôtel de Chapelaines à Troyes
Hôtel de Chapelaines à Troyes
Hôtel de Chapelaines à Troyes
Hôtel de Chapelaines à Troyes
Hôtel de Chapelaines à Troyes
Hôtel de Chapelaines à Troyes
Hôtel de Chapelaines à Troyes
Hôtel de Chapelaines à Troyes
Hôtel de Chapelaines à Troyes
Hôtel de Chapelaines à Troyes
Hôtel de Chapelaines à Troyes
Hôtel de Chapelaines à Troyes
Hôtel de Chapelaines à Troyes
Hôtel de Chapelaines à Troyes
Hôtel de Chapelaines à Troyes
Crédit photo : Javelefran - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

2e quart XVIe siècle

Patrimoine classé

Façade sur rue et couverture : inscription par arrêté du 16 juin 1926

Origine et histoire de l'Hôtel de Chapelaines

L'Hôtel de Chapelaine est un hôtel particulier du XVIe siècle situé à Troyes, au 55 rue Turenne ; sa façade sur rue et sa couverture sont inscrites au titre des monuments historiques depuis le 16 juin 1926. Le terrain est occupé depuis le XIIIe siècle par des bouchers, des teinturiers et des drapiers, et appartient en partie aux abbayes de Clairvaux et de Notre‑Dame des Prés ; un égout longeant le mur marque la limite sud. Une « maison de Clairvaux » existerait à cet emplacement dès la fin du XIIe siècle, sur le côté est de la rue de Croncels, non loin de la porte de Croncels. En 1470 l'abbaye de Clairvaux concède par bail emphytéotique des terrains à Pierre Largentier, teinturier, puis en 1473 la famille prend un autre bail auprès de Notre‑Dame des Prés ; ces locations passent en 1487 au fils Nicolas Largentier (II) et à sa femme Babelette Le Tartier. Après le grand incendie de 1524, les baux sont convertis en vente et Nicolas Largentier (II) fait édifier l'hôtel en pierre au numéro 9 de la rue Turenne. En 1535 l'édifice est appelé « Grand hôtel de Clairvaux » et appartient à Nicolas Largentier (V), son petit‑fils, qui s'engage à parachever les travaux ; le gros œuvre paraît achevé dès 1536. La maison revient ensuite à Nicolas Largentier (VI) et à son épouse Marie Le Mairat ; pendant les troubles des guerres de religion, la demeure est pillée en 1586, puis le propriétaire est dédommagé par le roi. Enrichi et devenu seigneur de plusieurs terres, il achète en 1597 la terre de Chapelaines à Vassimont et y fait construire un château ; la maison de la rue Turenne prend alors le nom de Chapelaines. À la mort de sa mère en 1628, l'hôtel passe à Louis Largentier, qui dilapide sa fortune dans des recherches d'alchimie ; sa succession entraîne la saisie et la vente de la propriété pour 14 300 francs. L'hôtel passe ensuite, par divers actes et héritages, à Louis de La Fertey, à Edmée Denise puis, après une acquisition par retrait lignager opérée par François Camusat de Riancey en 1697, aux héritiers Jean Camusat de Riancey et Marie‑Claude Camusat, épouse de François‑Joseph de Loynes. En 1774 Marie‑Claude Camusat, devenue veuve, habite l'hôtel alors appelé hôtel de Loynes ; il est transmis à Élisabeth‑Louise de Loynes, qui y reçoit l'empereur d'Autriche le 8 février 1814, puis à son fils Jacques‑Eugène Paillot‑Lemuet. Lors de la transformation de la grande pièce principale en appartements, antérieure à 1853, la cheminée est transférée au musée Saint‑Loup dans la section des arts décoratifs. En 1889 l'hôtel appartient encore aux descendants de Jacques‑Eugène Paillot. Le roi Louis XIII est reçu dans l'hôtel du 23 au 26 janvier 1629 par Louis Largentier et sa femme Marguerite d'Aloigny, choix de logis lié à une affirmation politique de sa préséance locale. L'empereur François d'Autriche loge le 8 février 1814 et y tient une conférence avec le roi de Prusse et le tsar Alexandre I er, où ils décident de ne plus traiter avec Napoléon. La façade présente de nombreuses fenêtres sculptées et une balustrade de style Renaissance ; elle est construite en ligne brisée et divisée en cinq parties par des pilastres, les intervalles de l'étage étant remplis de fenêtres entourées de colonnettes et surmontées de frontons triangulaires et de vases. Le couronnement est une balustrade divisée par des piédestaux ornés de vases cannelés et couverts ; à l'angle sud‑ouest, au niveau du premier étage, se remarque une niche Renaissance avec cul‑de‑lampe et clocheton sculpté à jour, et du côté des combles deux grandes gargouilles à tête monstrueuse. Au rez‑de‑chaussée, la porte est flanquée de pilastres ; la travée gauche conserve une fenêtre grillée tandis que la travée droite a été partiellement aménagée en boutique et qu'une des fenêtres y a été transformée en porte. Fichot donne une description plus détaillée de l'ensemble et signale une belle cheminée datée de 1541.

Liens externes