Origine et histoire de l'Hôtel de Joursenvault
L'Hôtel de Joursenvault, ou de Carondelet, situé 17 rue Cardinale à Aix-en-Provence, est un hôtel particulier également désigné sous les noms de Joursanvault-Mareilles, Ruffo de Bonneval de La Fare ou de Grignan. Il fut bâti en 1670 pour Philippe Emmanuel de Carondelet, baron de Talan. Durant le XVIIIe siècle, la demeure appartint aux Ruffo de Bonneval de La Fare. Après la Révolution française, le bien fut restitué à la famille et revint à D. Giuseppe Isidoro, 2e marquis de la Fare, officier de marine qui s'illustra notamment dans l'Armée des Princes. Capitaine de vaisseau, il exerça également les fonctions de Premier Consul de la ville d'Aix-en-Provence et de Premier Procureur des États de Provence. À son décès, son fils Hilarion, 3e marquis de La Fare, en hérita ; maréchal de camp et chef d'état-major, il y demeura toute sa vie. Après la Révolution de 1830, l'hôtel accueillit le cabinet d'avocat de son gendre Lodoïx de Gombert, magistrat démissionnaire pour avoir refusé de prêter serment à Louis-Philippe Ier. La famille de Grignan acquit l'hôtel en 1848, puis il passa aux Joursanvault-Mareilles au cours de la seconde moitié du XIXe siècle.
La façade, demeurée proche de son état du XVIIe siècle, relève du style du Grand Siècle et se présente de façon assez sobre, avec des attiques. Le rez-de-chaussée est orné de pilastres toscans et la porte d'entrée est de style Louis XV. À l'intérieur subsistent des décors exceptionnels en bois sculpté, comprenant des dorures et des gypseries d'époque Louis XV.
L'hôtel bénéficie d'une protection au titre des monuments historiques : il est inscrit depuis le 3 novembre 1987, sauf pour les parties qui ont été classées le 13 août 1990. Ce classement concerne les façades sur rue et les toitures correspondantes, y compris les vantaux de la porte d'entrée, ainsi que le vestibule et la cage d'escalier avec sa rampe. Sont également protégés certains espaces et leurs décors : au rez-de-chaussée le salon sur jardin, l'ancienne chambre à alcôve à l'est et la chambre à alcôve sur rue ; au premier étage le grand salon sur jardin, la chambre à alcôve au sud-est, la cheminée de la chambre sud-ouest et celle de l'ancien hall d'entrée, ainsi que le jardin avec sa fontaine.
Bibliographie citée : André Bouyala d'Arnaud, Évocation du vieil Aix-en-Provence, Paris, Les éditions de minuit, 1964, p. 224-225 ; Inès Castaldo, « Catalogue : hôtel de Carondelet, 17 rue Cardinale », dans Le quartier Mazarin : Habiter noblement à Aix-en-Provence XVIIe–XVIIIe siècle, Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, 2011, p. 178.