Origine et histoire de l'Hôtel de Klinglin
L'ancien hôtel Klinglin, dit Petit Broglie, situé 19 rue Brûlée à Strasbourg, est l'actuel hôtel du préfet et est classé monument historique depuis 1970. Il ne faut pas confondre l'hôtel de préfecture avec la préfecture administrative. Le préteur royal François-Joseph de Klinglin fit édifier entre 1731 et 1736 un hôtel fastueux sur un terrain communal, mobilisant la main-d'œuvre municipale. Il parvint à vendre l'édifice à la ville, qui en avait supporté les frais et devait à charge d'y loger le préteur. Ces malversations ruinèrent son crédit ; une vérification générale des comptes conduisit à son arrestation le 25 février 1752. Incarcéré à la citadelle de Strasbourg, il y mourut un an environ plus tard, échappant ainsi à un procès. L'hôtel devint ensuite celui de l'intendance d'Alsace jusqu'à la Révolution française. Après la création des départements en 1790, le conseil général du Bas-Rhin installa naturellement son siège dans l'ancienne intendance. La réorganisation administrative issue de la Constitution du 22 frimaire an VIII et la création du corps préfectoral le 28 pluviôse an VIII (17 février 1800) firent de l'hôtel la résidence prioritaire des préfets du Bas-Rhin. Lors du siège de Strasbourg, l'hôtel fut incendié le 20 septembre 1870 ; il fut démonté puis reconstruit pierre par pierre, retrouvant extérieurement son aspect du XVIIIe siècle mais avec une toiture moins élevée et un balcon central supplémentaire à l'est. L'hôtel de Klinglin devint la résidence personnelle de Guillaume Ier lors de ses séjours à Strasbourg, la ville réservant une suite impériale au premier étage tandis que le reste de l'édifice fut affecté à Eduard von Möller, haut président d'Alsace-Lorraine à partir de 1871. Après 1879, l'hôtel accueillit les Statthalter, gouverneurs chargés spécialement de l'Alsace-Lorraine et représentants de l'Empereur. Entre 1919 et 1939, puis de 1944 à nos jours, il abrite la préfecture du Bas-Rhin et, depuis 1964, la préfecture de la région Alsace, devenue plus tard la région Grand Est. L'édifice a subi des dommages de guerre, notamment lors du siège de 1870. Lors des Journées européennes du patrimoine, le bâtiment s'ouvre au public pour des visites libres ou guidées. La galerie de photos rassemble des documents historiques — plan du projet (1731), archives et clichés de 1870, une lithographie de Joseph Wencker et une photographie de 1903 — ainsi que des photographies récentes, la plupart prises lors des Journées européennes du patrimoine le 18 septembre 2011 ; on y voit notamment le piano à queue Bechstein dans le hall d'honneur, alors qu'il se trouve habituellement dans le salon du piano. Des ressources complémentaires et des liens externes (Wikimedia Commons, le site de la ville de Strasbourg et des portails consacrés au patrimoine et à l'architecture) permettent d'approfondir la documentation ; des articles connexes traitent de la préfecture administrative, des listes des monuments historiques, de l'histoire de Strasbourg, des Journées européennes du patrimoine et de l'impasse des Maçons.
