Origine et histoire de l'Hôtel de l'Académie
L'ancien hôtel de l'Académie de Dijon, dit hôtel Despringles ou de Grandmont, est un hôtel particulier du XVIIe siècle situé rue Monge, dans le secteur sauvegardé de Dijon. Il a été édifié entre 1662 et 1675 par Guillaume Despringles, greffier des États de Bourgogne, puis acquis en 1773 par l'Académie de Dijon. Supprimée le 8 août 1793, l'Académie réapparut le 14 prairial an VI (2 juin 1798) sous le nom de Société libre des sciences, arts et agriculture de Dijon ; ses biens, séquestrés pendant la Révolution, lui furent rendus avant d'être attribués par décret impérial de 1808 à l'Université de Dijon. À partir de 1809, Académie et Université cohabitèrent malgré un conflit juridique qui dura jusqu'en 1846, l'Académie étant toutefois expulsée en 1841. L'université occupa ensuite entièrement le bâtiment et l'agrandit à plusieurs reprises entre 1843 et 1888 : d'abord avec des extensions réalisées par l'architecte François Papinot pour accueillir les facultés des sciences et des lettres, puis avec des projets et acquisitions ultérieurs ayant permis la construction, sous la direction d'ingénieurs et d'architectes municipaux, d'un ensemble le long de la rue Bassano (devenue rue Monge en 1883) et de la rue du Sachot (actuelle rue des Anciennes-Facultés). Ces travaux créèrent plusieurs amphithéâtres pour la chimie, la physique et les mathématiques, ainsi que des bureaux, des laboratoires et des salles de collections, et deux annexes supplémentaires furent édifiées en 1888 pour les laboratoires. La faculté des lettres quitta la rue Monge en 1920 pour la rue Chabot-Charny, puis les facultés des sciences partirent en 1957 avec l'inauguration du bâtiment Sciences Gabriel et l'installation progressive de l'université sur le campus de Montmuzard. Le rectorat occupa les lieux pendant plus de cinquante ans avant d'être transféré fin 2012 dans un nouveau bâtiment du quartier Clemenceau ; le site, classé aux monuments historiques en 1994, a ensuite vu la majorité de ses locaux reconvertis en logements, tandis que la Salle des Actes reste louée pour des événements et visitable via l'office du tourisme ou les Journées du patrimoine. Architectoniquement, l'hôtel Despringles est un édifice classique du XVIIe siècle dont les extensions du XIXe siècle forment un ensemble éclectique. La Salle des Actes, ancien salon d'apparat, est ornée de bas-reliefs en stuc imitant le marbre blanc, décor commandé par Guyton-de-Morveau à Guillaume Boichot ; elle a été aménagée comme salle des séances et des cérémonies de l'université et du rectorat. À proximité se remarquent notamment le porche donnant sur la rue Crébillon, une plaque d'information trilingue et la cheminée de la Salle des Actes.