Hôtel de l'Espine à Avignon dans le Vaucluse

Patrimoine classé Patrimoine urbain Hotel particulier classé

Hôtel de l'Espine à Avignon

  • 35 Rue Joseph-Vernet
  • 84000 Avignon
Hôtel de lEspine à Avignon
Hôtel de lEspine à Avignon
Hôtel de lEspine à Avignon
Crédit photo : Calliane You - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Frise chronologique

Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1400
1500
1600
1700
1800
1900
2000
1409
Installation des Dominicaines
XVe siècle
Fondation du couvent
1716
Début construction hôtel
XVIIe siècle
Agrandissement du couvent
1769
Départ des religieuses
1956
Inscription monument historique
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Façades et toitures (cad. LL 526) : inscription par arrêté du 3 mai 1956

Personnages clés

Catherine de Sienne Religieuse venue prier dans la chapelle du couvent.
Marie de Boulogne Épouse de Raymond de Turenne, impliquée dans la vérification des extases de Catherine de Sienne.
André-Louis de Brancas Comte de Rochefort, acquéreur du terrain et commanditaire de l'hôtel.
Jean-Baptiste Franque Architecte avignonnais responsable de la construction de l'hôtel.
Marie-Virginie de Crillon Acquéreur de la parcelle en 1711.
Louis François Xavier de Merles de Beauchamp Propriétaire de l'hôtel en l'an III.
Marie Louise Émilie de Merles de Beauchamp Propriétaire de l'hôtel en 1866.
Guillaume de l'Espine Marquis, propriétaire de l'hôtel au XIXe siècle.

Origine et histoire de l'Hôtel de l'Espine

L’Hôtel de l’Espine est un ancien hôtel particulier d’Avignon, construit sur l’emplacement d’un couvent fondé par les Dominicaines de Sainte-Praxède à partir du XVe siècle, dont subsistent de rares vestiges. Il abrite aujourd’hui la Chambre de métiers et de l’artisanat du Vaucluse. Catherine de Sienne vint prier dans la chapelle du premier couvent; Marie de Boulogne, épouse de Raymond de Turenne et nièce du pape Grégoire XI, fut chargée de vérifier si la dominicaine ne simulait pas ses extases et la surprit prosternée dans le chœur. Armée d’une longue aiguille, elle la piqua au pied nu jusqu’au sang. Grégoire XI et son entourage se montrèrent méfiants à l’égard de la moniale et de son confesseur Raymond de Capoue, et Jean Gerson exprima lui aussi des doutes sur ses visions et ses prophéties; malgré ces réserves, certains ultramontains cherchèrent à instrumentaliser ces phénomènes pour favoriser le retour de la papauté à Rome et firent jouer à la religieuse un rôle de médiatrice divine. Les Dominicaines, venues de Montfavet, s’installèrent à Avignon en 1409 et, après une première édification rue Félix Gras, agrandirent progressivement le couvent jusqu’à la rue Joseph-Vernet au XVIIe siècle. Entre ces deux rues, André‑Louis de Brancas, comte de Rochefort et baron de Vitrolles, acquit un terrain et confia les travaux à l’architecte avignonnais Jean‑Baptiste Franque; la correspondance de Franque atteste que l’hôtel était en construction en 1716 et n’était toujours pas achevé en 1737, et l’hôtel n’a jamais été terminé. La veuve Marie‑Virginie de Crillon avait cependant acquis l’ensemble de la parcelle en 1711. En 1769, les religieuses de Sainte‑Praxède s’installèrent dans le noviciat des jésuites. L’hôtel fut acheté en l’an III par Louis François Xavier de Merles de Beauchamp; il passa en 1866 à sa petite‑fille Marie Louise Émilie de Merles de Beauchanp, mariée en 1848 à Guillaume, marquis de l’Espine. Dans la seconde moitié du XXe siècle, le bâtiment abrita le Collège littéraire universitaire d’Avignon (CLU), première structure de ce qui devint, dans les années 1980, l’Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse; en 1968 le CLU fut au centre de l’organisation de la grève générale des étudiants, qui débuta le 6 mai 1968 et se prolongea pendant le XXIIe Festival d’Avignon. Les façades de l’Hôtel de l’Espine sont inscrites à l’Inventaire des monuments historiques depuis 1956.

Liens externes