Origine et histoire de l'Hôtel de la Bourse
Le palais de la Bourse, aussi appelé hôtel de la Bourse, abrite la chambre de commerce et d'industrie de Bordeaux, le tribunal de commerce et le corps consulaire ; il sert également d'espace de congrès géré par la CCI, qui y accueille environ 150 manifestations par an. Le bâtiment se situe entre la place de la Bourse, le quai du Maréchal-Lyautey et la place Jean-Jaurès. La place, d'abord dénommée place Royale, était destinée à encadrer une statue de Louis XV ; la construction des façades fut attribuée par Louis XV à l'architecte Jules Jacques Gabriel en 1730. Les premiers plans de la Bourse furent signés en 1739 et modifiés en 1741 ; l'édifice, achevé entre 1742 et 1749, fait partie de l'ensemble architectural de la place de la Bourse. Jacques Gabriel dessina d'abord les façades de l'hôtel des Fermes et, après sa mort en 1742, son fils Ange-Jacques Gabriel poursuivit le chantier sous l'intendance du marquis de Tourny. Le projet primitif prévoyait deux grands pavillons avec cour intérieure, une grille monumentale côté rivière et un pavillon entre les rues Saint-Rémy et l'actuelle Bourse pour faciliter les accès, mais il connut plusieurs modifications. À la fin du chantier la bourse des marchands, la chambre de commerce et la juridiction consulaire s'installèrent dans leurs nouveaux locaux. La construction des quais, entre 1844 et 1856, entraîna la suppression de la grille monumentale ; pendant la Révolution, la statue de Louis XV fut démolie et remplacée par une fontaine en bronze. Deux sinistres — un incendie en 1925 et un bombardement anglais le 8 décembre 1940 — détruisirent une partie des archives du tribunal de commerce postérieures à la Révolution. Aujourd'hui la chambre de commerce et le tribunal de commerce occupent toujours le bâtiment, tandis que la bourse de Bordeaux, en tant que place de cotation, a fermé en 1990 au profit de la Bourse de Paris. Au premier étage, le tribunal de commerce occupe les locaux donnant sur les façades ouest et sud, la chambre de commerce ceux ouvrant sur les façades nord et est. L'extérieur se distingue notamment par son fronton méridional et une horloge. L'édifice renferme une cour désormais couverte, entourée d'arcades en plein cintre et garnie de portes en fer à claire-voie ; les tympans portent des emblèmes commerciaux et l'inscription des principales places d'Europe. Une corniche formant balcon marque la hauteur du premier étage et, au-dessus, un entablement à triglyphes supporte la naissance d'une voûte percée de quatorze lanternes vitrées. Autour de cette salle, de larges portiques contenaient autrefois des comptoirs, des bureaux de change, des magasins et des boutiques. Le grand escalier, en marbre noir des Pyrénées, aboutit à un palier d'où deux volées mènent au premier étage ; la cage d'escalier était autrefois ornée de peintures de Berinzago. Deux cadrans de 1750, réalisés par le faïencier bordelais Hustin, fournissent l'une une horloge et l'autre l'indication de la direction du vent, reliée à une girouette sur le toit, information utilisée par les négociants pour évaluer la probabilité d'arrivée d'une cargaison. Une porte monumentale en fer forgé due au maître-serrurier Dumaine date de 1773. La salle d'audience du tribunal de commerce contient une grande toile de Préau, La prestation de serment des juges-consuls, et la salle d'attente est ornée de boiseries provenant de l'hôtel bordelais du financier Nicolas Beaujon. Différents éléments de l'édifice, notamment les façades, les toitures et l'escalier, sont classés au titre des monuments historiques par arrêté des 22 décembre 1916 et 26 octobre 1942.