Origine et histoire de l'Hôtel de la Bourse
L'Hôtel de la Bourse, aujourd'hui abritant le tribunal de commerce, est un hôtel particulier du XVIIIe siècle situé rue du Palais et rue Admyrault à La Rochelle (Charente-Maritime). Le bâtiment présente un plan rectangulaire. Côté rue du Palais se trouvent une galerie et un vestibule, surmontés par la salle des fêtes. Derrière, une cour centrale est bordée d'ailes de part et d'autre et fermée au fond par un portique à jour qui relie ces ailes. Derrière ce portique s'ouvre une seconde cour, séparée de la rue Admyrault par un mur percé en son centre d'un portail monumental à colonnes doriques. La façade sur la rue du Palais présente un rez-de-chaussée formé de cinq arcades et un premier étage très élevé ouvert par cinq fenêtres à crossettes. Un entablement, reposant sur de hautes consoles cannelées, couronne cet étage ; autour de la cour centrale, le premier étage est surmonté d'un attique. Le portique qui sépare les deux cours est surmonté d'une terrasse à balustres. À l'intérieur, la grande salle donnant sur la rue du Palais est ornée de pilastres ioniques supportant un entablement à frise peinte ; les dessus de portes figurent des paysages allégoriques. Avant cette construction, la bourse se tenait en plein air, au canton des Flamands. Une juridiction consulaire élevée en 1716 par l'architecte Denis fut détruite par un incendie. Les négociants décidèrent alors d'édifier un ensemble regroupant bourse, juridiction consulaire et chambre de commerce. Les plans de l'architecte Matthieu Hue furent adoptés en 1760 et les entrepreneurs Jean et Henri Tourneur en assurèrent l'exécution. Le gros-œuvre était achevé en 1764, les aménagements intérieurs en 1765 et la chapelle en 1766. Le menuisier Pierre Chevalier réalisa la porte en bois sur la rue du Palais et Levasseur exécuta le décor sculpté en haut et bas-reliefs de la façade sur cour. Un nouveau devis établi par Henri Tourneur permit de poursuivre les travaux à partir de la colonnade, le chantier s'étant poursuivi de 1784 à 1786. L'édifice est protégé au titre des monuments historiques par arrêté du 14 juin 1929. Il est mentionné dans la bibliographie, notamment par Émile Couneau dans La Rochelle disparue (1904), et fait l'objet de notices sur plusieurs portails consacrés à l'architecture et au patrimoine.