Hôtel de La Fite à Rabastens dans le Tarn

Hôtel de La Fite

  • 81800 Rabastens
Hôtel de La Fite
Hôtel de La Fite
Hôtel de La Fite
Crédit photo : Didier Descouens - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

1ère moitié XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Ensemble des façades et des toitures ; dans l'ancien hôtel de La Fite : cage d'escalier, deux salons sur rue du premier étage avec leurs plafonds et leurs décors de gypseries ; dans l'aile Nord Lacoste-Marcillac, stucs Louis XV du salon sur rue dissimulés récemment sous un faux plafond (cad. F 1851 à 1853, 2077) : inscription par arrêté du 3 octobre 1989

Origine et histoire

L'Hôtel de La Fite occupe l'emplacement de deux maisons. Vers 1700, Jean‑François de Rollet, marquis de Cordes et baron de Castelferrus, entreprend la restauration de l'hôtel des Vinel dont il a hérité. En 1706, il obtient le salon sur rue de l'hôtel de Caulet, devenu dès 1617 l'hôtel de ville, ce qui lui permet de reconstruire une façade uniforme avec un corps central à deux étages et deux ailes d'un étage. Il fait décorer une cheminée de stucs de style Louis XIV dans le deuxième salon du premier étage et orne le troisième salon de stucs vers 1750. En 1898, les frères des Écoles chrétiennes s'y installent après le don du dernier descendant de la famille de La Fite de Pelleporc.

Le bâtiment abrite aujourd'hui le musée du Pays rabastinois, installé dans cet hôtel particulier de la fin du XVIIe siècle. Transformé en musée municipal en 1985, il est inscrit au titre des monuments historiques. En 2023, Jean‑Christian Tautil, ancien maître de conférences, a légué au musée sa collection et un patrimoine d'une valeur d'environ 400 000 euros pour en assurer la mise en valeur.

Les collections couvrent l'archéologie, les arts plastiques, la céramique, la sculpture, la charpenterie et le textile. La section archéologie présente une part dédiée à la Préhistoire et une section Antiquité qui expose le résultat de fouilles menées dans les années 1970, notamment une grande mosaïque de la villa gallo‑romaine de Las Peyras et de nombreux objets de la vie quotidienne. Le musée conserve la collection la plus complète de terres vernissées de Giroussens, production du XVIIe au milieu du XIXe siècle. Une salle est consacrée aux chefs‑d'œuvre du compagnon charpentier Roger Bellegarde.

Les arts graphiques et la peinture bénéficient de salles dédiées à Jane et Louise Atché, à Luce Boyals, à Georges Gaudion et à Paul Prouho, où sont présentés dessins, peintures, lithographies, affiches et pastels. On y voit notamment des affiches et lithographies de Jane Atché, dont l'affiche pour le papier à cigarettes JOB, des autoportraits et portraits de Luce Boyals ainsi qu'un ensemble d'œuvres de Georges Gaudion comportant paysages, gouaches et huiles. La collection de Paul Prouho comprend des vues de Rabastens, des scènes locales et des paysages préparatoires.

Plusieurs peintures religieuses d'auteurs anonymes figurent dans les collections — Le Christ et la Samaritaine, La Sainte Famille (datée de 1653 par Richard Camps), Saint Jérôme dans le désert, l'Adoration des bergers, l'Annonciation et Saint Jean‑Baptiste en prière — et plusieurs de ces œuvres sont inscrites ou classées au titre des monuments historiques. La section sculpture présente des statues et objets religieux remarquables, comme Saint Jacques en pèlerin (bois et polychromie, XVIe siècle), Saint Antoine le Grand (bois et polychromie, XVIIe siècle), une Vierge de Pitié provenant de l'église Saint‑Jean de Puycheval et un buste reliquaire de saint Eutrope (bois, polychromie et dorure, XVIIIe siècle), plusieurs d'entre eux protégés au titre des monuments historiques. Le sculpteur Giovanni Leonardi, installé à Rabastens, y est représenté par des statues en terre cuite vernissée, et la médailleuse Mireille Lobligeois a offert au musée une collection de modèles en plâtre de ses médailles.

Le musée conserve également la donation du brodeur René Bégué dit Rébé, qui a légué plus de 1 800 maquettes de broderies réalisées pour la haute couture parisienne. Parmi les collections permanentes figurent une importante acquisition de poteries de Giroussens (collection de M.-L. Galinier), le fonds d'atelier de Luce Boyals, des œuvres de Georges Gaudion et des dessins et gravures de Raymond Lafage. Les récentes acquisitions comprennent la collection de tissus brodés "Au nom du fil" et l'ensemble "État de Sièges".

Les deux salons du premier étage, ornés de stucs du XVIIIe siècle, sont consacrés aux expositions temporaires et ont accueilli des manifestations variées, parmi lesquelles des expositions sur la poterie régionale, des monographies d'artistes (Jane Atché, Paul Prouho, Jean‑Émile Jaurès), des présentations photographiques et des thèmes historiques liés à Rabastens et au Tarn. L'Association des Amis du musée du Pays rabastinois mène une politique active d'enrichissement par acquisitions d'objets et d'œuvres relatives à l'histoire locale.

Liens externes