Hôtel de la Gabelle à Bernay dans l'Eure

Patrimoine classé Patrimoine urbain Hotel particulier classé

Hôtel de la Gabelle à Bernay

  • 4 Rue du Général-de-Gaulle
  • 27300 Bernay
Hôtel de la Gabelle à Bernay
Hôtel de la Gabelle à Bernay
Hôtel de la Gabelle à Bernay
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Hôtel de la Gabelle à Bernay
Hôtel de la Gabelle à Bernay
Hôtel de la Gabelle à Bernay
Crédit photo : Stanzilla - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Porte monumentale, vantaux compris (cad. K 5 à 9) : inscription par arrêté du 3 février 1928 ; Façades et couvertures de l'hôtel et de ses communs ; sol des jardins et de la cour d'honneur (cad. K 5 à 9) : inscription par arrêté du 23 septembre 1964

Origine et histoire de l'Hôtel de la Gabelle

L'hôtel de la Gabelle, situé à Bernay (Eure), est un hôtel particulier de style classique édifié entre cour et jardin au milieu du XVIIIe siècle. Le 24 décembre 1745, Jacques-Philippe Bréant acquiert plusieurs maisons et jardins près de la porte d’Orbec, entre la rue du Grand-Bourg (actuelle rue du général de Gaulle) et les remparts ; il fait démolir les maisons en mauvais état pour y construire son hôtel, tandis que deux bâtiments flanquant le portail servent de greniers à sel et d’écuries. Né le 17 novembre 1710, Jacques-Philippe Bréant est fils d’un receveur des gabelles ; après des études au collège des Jésuites de Rouen et des études de droit à Paris en 1735, il succède à son père comme receveur au grenier à sel de Bernay. Il épouse le 11 janvier 1740 Marie-Anne-Françoise de Mauduit de Carentonne et se signale aussi comme poète, appréciée par Voltaire qui loue ses petits vers. La paternité du projet a longtemps été attribuée à Ange-Jacques Gabriel, premier architecte du roi, et on note des liens familiaux et professionnels entre les Gabriel et Bernay ; toutefois, aucun élément probant n’établit la présence de Jacques V Gabriel sur place. Certaines ressemblances décoratives avec le chantier de Lorient suivi par L.-A. Loriot jusqu’en 1752 ont été relevées ; les mascarons à visage féminin et les trophées montrent la main d’un artiste habile. Les agrafes évoquent les quatre parties du monde : le lion pour l’Afrique, l’éléphant pour l’Asie, l’alligator pour l’Amérique et le cheval pour l’Europe. Bréant confie probablement les décors peints, comme les toiles des trumeaux et les dessus de porte, au portraitiste bernayen Michel Hubert-Descours, élève d’Hyacinthe Rigaud. L’hôtel est construit au début des années 1750 et Bréant cherche à agrandir son parc en acquérant 109 toises sur les fossés et l’emplacement des remparts ; la communauté accepte son offre de versement de 1 200 livres pour l’achat de pompes à incendie et lui cède 623 toises. Jacques-Philippe Bréant meurt dans son hôtel le 15 février 1772 ; son fils Philippe-François-Constant lui succède comme receveur des gabelles jusqu’en 1789 et participe à l’assemblée générale de la noblesse cette même année. Le décret révolutionnaire supprime l’impôt sur le sel en mars 1790. En 1799, Philippe-François-Constant Bréant vend pour 36 000 francs la plupart de ses biens de la rue alors appelée rue du Grand-Bourg au magistrat Jean-François-Pierre-Paterne Thulou. L’hôtel passe ensuite à un industriel du lin originaire de Drucourt, Gratien Pesnel, qui l’achète le 3 juin 1825 ; le couple s’installe dans l’hôtel et voit naître leur fille aînée le 7 octobre 1826, avant que les descendants Pesnel ne revendent la Gabelle à l’éleveur de poussins Camille Masselin. En 1957 la mairie achète le domaine en vue de le raser, mais une campagne menée dans la presse locale et relayée par Le Figaro en 1963, qui interpelle le ministre André Malraux, conduit la municipalité à solliciter une subvention de l’État et à revoir sa décision. L’édifice est ensuite affecté au Conservatoire de musique jusqu’en 2010 ; des projets de reconversion touristique n’aboutissent pas et, faute de chauffage et de ventilation, le bâtiment principal subit une attaque de mérule désormais maîtrisée. Lors d’une réunion publique du 18 mars 2014, la maire de Bernay annonce son intention de mettre en vente la Gabelle, décision soumise à un vote des habitants. L’édifice bénéficie de protections au titre des monuments historiques : la porte monumentale, vantaux compris, est inscrite le 3 février 1928 ; la façade et la couverture de l’hôtel, la façade et la couverture des communs, ainsi que le sol de la cour d’honneur et des jardins, sont inscrits le 21 septembre 1964.

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