Hôtel de la Marine à Rochefort en Charente-Maritime

Hôtel de la Marine

  • 17300 Rochefort
Hôtel de la Marine
Hôtel de la Marine
Crédit photo : yoyo - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XVIIe siècle

Patrimoine classé

Le corps de logis avec ses deux ailes en retour en totalité, le portail monumental avec sa grille et les deux grilles en fer forgé du XVIIIe siècle donnant sur les anciens jardins, avec leur structure maçonnée, de l'hôtel de la Marine, situé 2 rue Toufaire, sur les parcelles n° 185, 186 et 188, figurant au cadastre section BI, y compris le sol des parties bâties et non bâties de ces parcelles, tels que délimités en rose et en rouge sur le plan annexé à l'arrêté : classement par arrêté du 22 juin 2023

Origine et histoire

L'hôtel de la Marine, anciennement Maison du Roi et préfecture maritime, se situe à Rochefort (Charente‑Maritime) et a fait l'objet de constructions et d'aménagements successifs du XVIIe siècle à nos jours. La création du port militaire de Rochefort en 1666 a motivé l'édification d'une résidence pour l'intendant du port, qui a occupé l'hôtel de 1671 à 1781. L'usage du bâtiment est resté lié au commandement : il a ensuite accueilli le commandant de la Marine, la préfecture maritime à partir de 1800, de nouveau un commandant en 1927, et il est demeuré dans le giron de la Marine jusqu'en 2002. Devenu propriété communale en 2002, il est cédé sous la forme d'un bail emphytéotique au commandement des écoles de la Gendarmerie nationale depuis 2004. Inscrit au titre des monuments historiques en 2015, un arrêté de classement du 22 juin 2023 lui a succédé.

L'édifice, l'une des premières constructions de l'arsenal de Rochefort, s'insère dans l'ensemble militaire et formait autrefois un parc d'agrément avec parterres et charmilles aujourd'hui transformé en jardin public. Deux grilles en fer forgé du XVIIIe siècle, dont l'une porte la date de 1773, ferment l'accès à l'arsenal et à la cour des communs. Le bâti adopte un plan en U aux bras très allongés, ouvert vers l'ouest sur la ville par une porte monumentale édifiée vers 1720 et déplacée de quelques mètres en 1897 pour des raisons de symétrie ; ce portail, fermé par une grille, est orné de bossage en table, d'une corniche à modillons et d'un amortissement sculpté composé de deux angelots encadrant un blason bûché et des drapeaux.

Les longues ailes latérales en pierre de taille, aux façades classiques symétriques et à la modénature riche — bossage continu au rez‑de‑chaussée, panneaux en table à l'étage et balustrade sommitale — résultent d'une reconstruction menée en 1895‑1897. L'hôtel, de la fin du XVIIe et du début du XVIIIe siècle, intégré à ce programme, présente des façades plus sobres avec encadrements de baie à fasces et légers panneaux en table. Au rez‑de‑chaussée se trouvent le cabinet de l'amiral et la salle du conseil, décorés de boiseries Louis XV classées monuments (OM), ainsi qu'un grand escalier orné d'un décor de faux marbre réalisé en 1895. À l'étage se succèdent la grande galerie à colonnes dite de Bégon (datée de 1701, couverte en 1788 et vitrée en 1815), les salons d'apparat, très restaurés depuis 1895, et la chambre dite de Napoléon, dont le mobilier a été restitué après les travaux de 1895.

L'hôtel a toujours exercé une fonction de commandement et le programme architectural de 1895, conçu dans le respect du style classique, lui a conféré une grande monumentalité. Parmi les hôtes célèbres qui y ont séjourné ou l'ont visité figurent l'architecte François Blondel, le duc de Chartres en 1775, le comte d'Artois et l'empereur Joseph II en 1777, ainsi que des personnalités comme La Fayette, Napoléon, le général de Gaulle et l'amiral Maurice Dupont.

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