Origine et histoire de l'Hôtel de La Ronade
Maison de la Ronade, logis urbain du bourg de Salers (Cantal), comprend une tourelle d'escalier attribuée à la fin du XVe siècle et porte la date 1356. Le bâtiment s'élève sur trois niveaux ; sa façade en andésite est soigneusement appareillée et la tourelle, très étroite, marque l'élévation. La demeure fut celle de la famille André de La Ronade, qui fournit plusieurs magistrats au bailliage de Salers. Entre 1307 et 1474 apparaissent les patronymes Ronat, de Ronat, La Ronat et Andrieu ; en 1336 la fusion des deux familles proches s'opère par le mariage de Phinoux de La Ronade avec un cadet des André (branche Lagane), l'époux prenant alors le nom et les armes de La Ronade. Parmi les membres signalés, l'un fut coadjuteur de l'évêque de Clermont en 1343 puis évêque de Nyons, et un Andrieu de La Ronade fut bailli à Bort en 1474. Jacques André de La Ronade, docteur en droit et conseiller au Parlement de Paris, fut anobli par le roi Henri II en 1582 ; il mourut en 1588 et laissa deux fils, Jacques et Jean, dont les descendants occupèrent des charges de lieutenant général au bailliage de Salers. La lignée compte encore des alliances et des offices cités avec les familles Durfort, de la Porte, de Méallet et d'autres, ainsi que des officiers militaires comme Antoine-Ignace, colonel mort à Carthagène en 1773, et des personnages locaux tels que Jean-de-Dieu André de la Ronade, longtemps maire de Salers, désigné en 1814 par le conseil municipal pour témoigner l'attachement à la famille de Bourbon et décédé en 1839. La maison a servi de décor au film La cité de l’indicible peur de Jean-Pierre Mocky. La façade nord a été rénovée en juin 2019. Aujourd'hui connue sous le nom de Maison de la Ronade, la bâtisse avait aménagé des chambres d'hôtes en 1998, mais cette activité a cessé avant avril 2014 ; à la suite du décès de Philippe Garrigue en février 2014, les visites de la partie la plus ancienne ont été interrompues. Le salon de thé, animé notamment par Jean‑Pierre Lagane au sein de la « Société des Amis de Salers » fondée en 1970, est resté ouvert jusqu'en 2019 ; le lieu n'est plus accessible au public.