Hôtel de La Villestreux à Nantes en Loire-Atlantique

Patrimoine classé Patrimoine urbain Hotel particulier classé

Hôtel de La Villestreux à Nantes

  • Rue Kervégan
  • 44000 Nantes
Hôtel de La Villestreux à Nantes
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Crédit photo : Selbymay - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Les façades (y compris les ferronneries et toiture) ainsi que la toiture et les deux grands escaliers sur la cour intérieure : inscription par arrêté du 10 juin 1932 ; Le porche d'entrée (cad. EL 78) : inscription par arrêté du 17 janvier 1986

Origine et histoire de l'Hôtel de La Villestreux

L'hôtel de La Villestreux, dit aussi hôtel Villetreux, est un hôtel particulier néo‑classique bâti au milieu du XVIIIe siècle sur la place de la Petite‑Hollande, à l'extrémité ouest de l'île Feydeau, à Nantes. L'accès principal se fait à l'ouest, au n°3 de la place de la Petite‑Hollande; deux autres façades donnent au nord sur la rue Kervégan et au sud sur le quai Turenne. Nicolas Perrée de La Villestreux, riche négociant, armateur et négrier, acquit deux parcelles à l'extrémité ouest de l'île en cours d'urbanisation et fit appel à l'architecte parisien Landais. Les travaux, conduits de 1743 à 1754, élevèrent le bâtiment sur un « gril » à la hollandaise en raison de la nature meuble du terrain liée à la proximité de la Loire. En 1776, l'hôtel comprenait plusieurs appartements : La Villestreux occupait vingt pièces, sa mère en avait quinze, les frères Arnoux logeaient seize pièces avec leurs domestiques, d'autres négociants ou une « bourgeoise » occupaient des appartements de huit pièces, et des habitants moins riches disposaient d'appartements de deux à cinq pièces, parfois occupés par des officiers accompagnés d'un ou deux domestiques. Pendant la Terreur, Jean‑Baptiste Carrier s'installa dans les appartements du petit‑fils de Nicolas, Nicolas Olivier Perrée de La Villestreux. Plusieurs représentants en mission logèrent par la suite dans l'hôtel, notamment les négociateurs du traité de La Jaunaye, que visita Charette. Au XIXe siècle, l'hôtel eut la réputation d'être hanté en raison de bruits de chaînes et de soupirs perçus aux étages supérieurs; le mystère fut levé après la découverte d'une lézarde parcourant l'immeuble et transmettant, depuis le rez‑de‑chaussée, les sons émis dans les écuries et l'atelier d'un boulanger. Les façades, les ferronneries, la toiture et les deux grands escaliers de la cour intérieure furent inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 10 juin 1932. Lors de la Seconde Guerre mondiale, le porche d'entrée donnant sur la place de la Petite‑Hollande fut touché par une bombe mais les dégâts restèrent limités et le bâtiment ne subit pas d'autres dommages; le porche fut inscrit à l'inventaire supplémentaire par arrêté du 17 janvier 1986. Le bâtiment présente trois façades, chacune composée de douze travées alignées sur cinq étages, totalisant 180 ouvertures. La cour centrale, de plan carré et entourée de quatre ailes égales, est accessible par une porte cochère; deux accès prévus à l'origine vers la rue Kervégan et le quai Turenne sont aujourd'hui occupés par des usages commerciaux. La façade ouest comporte un avant‑corps central de deux travées surmonté d'un fronton; au premier étage, deux fenêtres plein‑cintre jumelées donnent sur un balcon filant. Au‑dessus du rez‑de‑chaussée, un entresol présente des baies en plein cintre; les ouvertures du premier étage sont légèrement cintrées et celles du deuxième sont rectangulaires. Les combles sont à toit brisé couvert d'ardoises et percés de mansardes; à l'exception des deux baies centrales du premier étage qui partagent un balcon, toutes les fenêtres des premier et deuxième étages sont dotées de balcons en fer forgé. Les clés d'arc des ouvertures de l'entresol sont ornées de mascarons représentant des hommes barbus au visage rond et grimaçant — tirant la langue, ouvrant la bouche ou montrant les dents — différant par la direction du regard, la forme de la coquille, de la couronne ou des ailes de chauve‑souris qui les ornent, le mascaron central étant plus travaillé; chacun est sculpté pour exprimer une émotion particulière (étonnement, pensivité, surprise, etc.). Les façades sur la rue Kervégan et le quai Turenne respectent le même ordonnancement mais sans avant‑corps central ni distinction marquée entre les étages, et leurs entresols sont ornés d'agrafes plutôt que de mascarons. Dans la cour, de grands mascarons décorent les façades; Mercure et Neptune figurent sur les arches du porche et tournent le visage vers la cour, évoquant l'activité commerciale et maritime du commanditaire. Au fond de la cour, un mascaron représentant un homme barbu coiffé d'un bonnet et encadré de deux clefs marque l'emplacement de la loge du concierge; d'autres mascarons pourraient représenter Bacchus, Apollon et Diane. Les ouvertures de la cour reprennent le dessin des façades donnant sur la rue et des balcons en fer forgé sont placés sous les fenêtres de l'aile ouest. L'accès aux trois étages se fait par deux escaliers monumentaux dans les ailes nord et sud et par un petit escalier suspendu dans la cour. Les grands escaliers, voûtés et éclairés par un « jour » central, s'étendent sur trois travées des façades intérieures et débutent sous une ouverture à arc en anse de panier; leurs paliers sont dallés de calcaire et d'ardoise, reposent sur un mur percé d'un jour central et sont équipés d'une rampe en fer forgé. Les appartements sont plus richement décorés que dans les autres immeubles de l'île : on y trouve fréquemment des lambris de hauteur, parfois ornés sobrement, et, au‑dessus de certaines portes‑fenêtres et cheminées, des décors de style rocaille. Un élément décoratif est une copie; l'original a été déposé et remonté au château de Saint‑Mars‑la‑Jaille. Selon Georges Clemenceau, Ursule Lenormand du Buisson fut la maîtresse de Carrier et, avec lui, aurait assisté depuis les balcons de l'hôtel aux noyades de Nantes; sa nièce Sophie Trébuchet, agente de liaison royaliste, vivait au manoir‑ferme de La Renaudière où elle rencontra Léopold Sigisbert Hugo, parents de Victor Hugo. Le peintre et graveur Étienne Bouchaud est né dans l'immeuble le 15 février 1898.

Liens externes