Origine et histoire de l'Hôtel de Lavallière
La Maison dite Hôtel de Lavallière, également appelée hôtel de Vareilles, est un hôtel particulier situé au 5, rue du Puits-Châtel, dans le quartier historique du Puits-Châtel à Blois, voisin de l'hôtel Sardini (n°7). L'édifice s'organise autour d'une cour et comprend trois corps de bâtiment presque indépendants, la décoration se concentrant principalement sur cet espace. L'angle sud-est est occupé par une tourelle d'escalier de plan carré à pan coupé, reliée au corps occidental par des galeries ouvertes sur trois niveaux. Les deux étages inférieurs de ces galeries sont couverts chacun d'une travée de voûtes d'ogives reposant sur des culs-de-lampe sculptés ; le dernier étage est en charpente et orné lui aussi de culots sculptés. L'escalier, hors-œuvre, est une vis sans jour en maçonnerie et présente à l'intérieur des figures sculptées dans ses angles, parmi lesquelles un fou avec sa marotte, un personnage brandissant une feuille de vigne et deux dragons sur une tête grotesque. La porte ouvrant sur la cour est surmontée d'une accolade à crochets de feuillage abritant un écusson découpé à la mode italienne et encadrée de pilastres à arabesques. L'édifice est construit en calcaire, moellon et pierre de taille, couvert d'ardoise ; il comprend un sous-sol, un étage de soubassement, un étage carré et un étage de comble. Le décor mêle un répertoire gothique — garde-corps de galerie, voûtes d'ogives, motifs de feuillage, candélabres, représentations animales et humaines — et des éléments de première Renaissance, notamment de petits pilastres à candélabres au-dessus de la porte d'entrée. Des hermines et les lettres "L" et "A", allusives à Louis XII et à Anne de Bretagne, figurent sur la porte de l'escalier et sur des culs-de-lampe. L'hôtel conserve des vestiges d'une construction médiévale, notamment une cave voûtée et des éléments de l'aile est, remontant au XIIIe siècle. La principale transformation date du tournant des XVe et XVIe siècles : l'ensemble de la construction est contemporain du règne de Louis XII et antérieur à la mort d'Anne de Bretagne, comme en témoignent les monogrammes "L" et "A" au-dessus de la porte d'entrée, le décor gothique des façades et l'introduction maladroite d'éléments italiens. Au milieu du XVIIIe siècle, l'intérieur a fait l'objet d'aménagements comprenant boiseries, cheminées et reprise des toitures. Au XIXe siècle, l'édifice a connu diverses appellations. Sous l'Ancien Régime, la demeure aurait appartenu, selon la tradition, à Marie-Anne de Bourbon dite la Mademoiselle de Blois. Protégé au titre des monuments historiques, l'hôtel a été inscrit en 1928 pour ses vestiges et classé en 1963 pour ses façades et toitures. Il demeure une propriété privée.