Origine et histoire de l'Hôtel de Ligniville
L'hôtel de Ligniville, situé 104 grande rue dans le secteur de La Boucle à Besançon (Doubs), est un hôtel particulier composé d'un logis sur rue et d'un corps de bâtiment entre cour et jardin. L'édifice a été construit en deux temps : en 1753 le logis donnant sur la rue est réalisé par l'architecte Jean-Charles Colombot pour M. Varin, conseiller au parlement. La maison, qui comprenait une cour et un grand jardin, est vendue le 14 septembre 1776 par Charles-Bonnaventure Pourcelet à Jeanne-Marguerite de Ligniville, comtesse de la Baume Montrevel. La comtesse fait alors appel à l'architecte Claude-Antoine Colombot pour édifier un hôtel entre cour et jardin, en réutilisant une partie de l'aile en retour d'équerre de la construction initiale, la maison primitive étant alors louée. Le nouvel édifice, bâti entre 1774 et 1781, conserve aujourd'hui son décor intérieur d'origine. Le grand salon du premier étage et ses deux pièces contiguës sont classés au titre des monuments historiques depuis le 28 février 1984. Bâti en U autour d'une cour intérieure, l'hôtel dispose d'un jardin d'agrément dont la surface a été réduite à plusieurs reprises (dates indiquées : 1885-1909 et 1865) pour agrandir la place du Théâtre. Le bâtiment des écuries et remise ainsi que la fabrique de jardin, visibles sur le cadastre de 1833, ont probablement disparu lors des premiers travaux d'aménagement de la place. Les façades sont rythmées par des frises en bas-relief représentant un feuillage. Le grand escalier est surmonté d'une coupole et l'antichambre présente deux statues — parfois attribuées à Luc Breton, parfois interprétées comme des "sauvages" — qui évoquent les armoiries du prince de Ligniville. Dans la première moitié du XXe siècle, après 1909, la couverture en ardoise de l'hôtel a été remplacée par de la tuile plate. Lors de travaux de restauration de la façade sur jardin en 1992-1993, quatre décors en tôle martelée recouverte d'enduit imitant la pierre, situés dans des panneaux au-dessus du premier étage et datant vraisemblablement de la fin du XVIIIe ou du début du XIXe siècle, ainsi que les lambrequins en tôle des cinq baies de l'étage, ont été déposés.