Hôtel de Malte à Metz en Moselle

Patrimoine classé Patrimoine urbain Hotel particulier classé

Hôtel de Malte à Metz

  • Rue d'Enfer
  • 57000 Metz
Hôtel de Malte à Metz
Hôtel de Malte à Metz
Hôtel de Malte à Metz
Crédit photo : Diligent - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Frise chronologique

Moyen Âge central
Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1200
1300
1400
1500
1600
1700
1800
1900
2000
1196
Présence des Hospitaliers
1323
Communauté hospitalière
XIIIe et XIVe siècles
Prospérité de Metz
1565
Acquisition par l'Ordre
1795
Vente comme bien national
1842
Changement de propriétaire
1914
Modification architecturale
1989
Inscription aux monuments historiques
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Hôtel ; façades arrières donnant sur la rue d'Enfer (cad. 25 279) : inscription par arrêté du 30 octobre 1989

Personnages clés

Bertram de Metz Bénéficiaire du fief d’Augny-sous-Grimont en 1196.
Nicolas Gentil Commissaire des guerres ayant acquis l’hôtel en 1795.
Benoit Arcelin Chirurgien-major ayant acheté la propriété en 1842.
Laurent-Charles Maréchal Peintre tenant des réunions artistiques dans l’hôtel.
Vicomte du Coëtlosquet Propriétaire ayant acquis l’hôtel peu avant 1870.
Abbé Risse Fondateur de l’œuvre à laquelle l’hôtel a été légué.
Alexandre Chevalier Propriétaire ayant fait édifier un garage en 1933.
René-Jules-Charles Clodot Mari de Marie-Françoise Chevalier, héritière de l’hôtel.

Origine et histoire de l'Hôtel de Malte

L’hôtel de Malte est un hôtel particulier médiéval situé rue des Murs, sur la colline Sainte-Croix à Metz, et a appartenu à l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem de 1565 à la Révolution, comme la chapelle Saint-Genest voisine. La prospérité de Metz aux XIIIe et XIVe siècles, marquée par une forte densité de population — près de 30 000 habitants — et une monnaie régionale acceptée largement en Europe, favorisa l’émergence de nombreux hôtels particuliers à la fin du Moyen Âge. Le site de l’hôtel a montré des occupations anciennes lors de fouilles menées en 1987 par la direction régionale des antiquités historiques de Lorraine : des tessons de poterie romaine ont été découverts et les sondages ont révélé quatre phases d’occupation, la plus ancienne relevant de La Tène finale et des niveaux datés de l’époque augustéenne jusqu’aux règnes de Tibère ou Claude. La présence des Hospitaliers de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem à Metz est attestée dès 1196 par l’octroi du fief d’Augny-sous-Grimont à Bertram de Metz, et des documents montrent qu’ils vivaient en communauté à l’hôpital du Petit Saint-Jean en 1323. Les destructions liées au siège de Metz et à la construction de la citadelle à partir de 1561 endommagèrent le patrimoine hospitalier et entraînèrent des compensations : l’Ordre obtint la chapelle Saint-Genest et l’hôtel le 1er mai 1565. À partir de l’époque moderne, les commandeurs finirent par négliger la résidence, qui fut occupée par un fermier jusque dans les premiers mois de 1790, et la commanderie de Metz fut successivement confiée à des personnalités de l’Ordre au XVIIIe siècle. Déclarée bien national, la maison fut acquise le 22 vendémiaire an IV (14 octobre 1795) par Nicolas Gentil, commissaire des guerres, au profit de François Henry ; les héritiers vendirent la propriété le 17 juin 1842 à Benoit Arcelin, chirurgien-major. Un bail signé le 24 juin 1838 permit à Louis-Napoléon Gugnon, beau‑frère du peintre Laurent-Charles Maréchal, d’y installer son atelier aux côtés de celui de Maréchal, qui y tenait des réunions artistiques et intellectuelles connues sous le nom de Soirées de l’atelier de Maréchal. Vers 1853, les ateliers furent transférés rue de Paris et la famille Gugnon quitta l’adresse. Peu avant 1870, le vicomte du Coëtlosquet acquit l’hôtel pour le léguer à l’œuvre fondée par l’abbé Risse ; une ambulance y fut installée pendant le siège de Metz en 1870. En 1914, une tourelle construite sur la cour donnant sur la rue des Murs abrita une salle de bain et un escalier ; cette tourelle sera supprimée en 1991 lors de travaux visant à restituer les façades Renaissance. En 1933, le propriétaire Alexandre Chevalier fit édifier un garage qui masqua des arcs anciens, et sa fille Marie‑Françoise Chevalier épousa René‑Jules‑Charles Clodot. Un projet de démolition et de reconstruction en béton, agréé par la municipalité en 1970, n’aboutit pas ; les héritiers vendirent l’hôtel en 1976 et les nouveaux propriétaires entamèrent une restauration attentive du bâtiment. Les travaux mirent au jour un plafond à la française, une cheminée en pierre de taille blasonnée, une structure à pans de bois du XIVe siècle ornée de peinture murale et des fenêtres à tympan trilobé jusque-là dissimulées sous l’enduit. L’hôtel de Malte a été inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques le 30 octobre 1989.

Liens externes