Origine et histoire de l'Hôtel Particulier
L’hôtel de Montmor, aussi appelé hôtel de Montmort ou de Montholon, est un hôtel particulier situé au 79 rue du Temple dans le 3e arrondissement de Paris, construit vers 1630 et inscrit au titre des monuments historiques en 1925. En 1623, Jean Habert de Montmor acquiert quatre maisons qu’il fait démolir pour y bâtir cet hôtel, transmis en 1641 à son fils Henri Louis Habert de Montmort. Henri Louis y héberge l’abbé philosophe Pierre Gassendi et organise des réunions hebdomadaires qui rassemblent des savants français et étrangers — parmi eux Roberval, Guy Patin et Christian Huyghens — formations connues sous le nom d’« académie montmorienne », l’une des académies privées à l’origine de l’Académie des sciences fondée en 1666. Molière y lit sa pièce Tartuffe après son interdiction par le roi en 1664. L’hôtel est acquis aux enchères en 1751 par Laurent Charron ; son fils, fermier général, le fait remanier entre 1752 et 1754. La veuve de ce dernier, Catherine-Marguerite de Mortier, puis son gendre François de Montholon résident dans l’hôtel de 1770 à 1790. Au XIXe siècle, des entreprises occupent les lieux : une fabrique de bougies exploitée à partir de 1838 par Louis-Adolphe de Milly, puis une fabrique de bijoux. Un passage ouvert en 1840 remplace l’ancien vestibule et donne accès à un jardin fortement réduit par des constructions élevées au milieu du XIXe siècle dans le style de l’hôtel. L’édifice a fait l’objet d’une restauration en 1999.
Le porche à refends est orné d’un mascaron représentant un homme coiffé d’un casque à plumes, flanqué de consoles et d’ailerons, et le cartouche au revers du portail porte le profil de Madame Charron. Dans la cour, la façade du corps de logis présente une fenêtre cintrée surmontée d’un fronton triangulaire où figure un enfant tenant un miroir, allégorie de la Vérité, accompagné d’une chouette, attribut de Minerve et symbole de la connaissance rationnelle. La cour, bordée de deux ailes, voit la partie nord équipée d’une méridienne qui marque l’heure de midi ainsi que celles qui la précèdent et la suivent ; la courbe en huit, inventée par l’astronome Jean‑Paul Grandjean de Fouchy, répertorie les différents points du midi en temps moyen local. Le passage qui remplace l’ancien vestibule ouvre sur l’escalier d’honneur, dont la rampe en fer forgé présente des motifs de fleurons et de pilastres. L’entrée donne sur la rue du Temple ; on y note la présence d’un cadran solaire, de l’escalier d’honneur, d’un jardin et d’une aile sud.
Référence bibliographique signalée : Faustin Foiret, « L'Hôtel de Montmor », La cité, Bulletin de la Société historique et archéologique du IVe arrondissement de Paris, 1914, p. 309-339.