Hôtel de Pesciolini ou de Mazargues à Marseille 1er dans les Bouches-du-Rhône

Hôtel de Pesciolini ou de Mazargues

  • 13001 Marseille
Hôtel de Pesciolini ou de Mazargues
Hôtel de Pesciolini ou de Mazargues
Crédit photo : Rvalette - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

2e moitié XVIIe siècle

Patrimoine classé

L'hôtel de Pesciolini ou de Mazargues, en totalité, situé 1 rue Nationale, à l'angle de la rue d'Aix, selon le plan annexé à l'arrêté, sur la parcelle 801 C 14 : inscription par arrêté du 17 mars 2023 ; Les façades sur rue et les toitures de l'hôtel de Pesciolini ou de Mazargues, situé 1 rue Nationale, à l'angle de la rue d'Aix, figurant sur la parcelle 801 C 14 du cadastre de la commune, tel que colorié en rouge sur le plan annexé à l'arrêté : classement par arrêté du 28 janvier 2025

Origine et histoire

L'hôtel de Pesciolini, dit aussi hôtel de Mazargues, est un ancien hôtel particulier situé au n°1 de la rue Nationale, à l'angle de la rue d'Aix dans le 1er arrondissement de Marseille. Sa façade sud, tournée vers le cours Belsunce, adopte le dispositif classique des immeubles marseillais à trois fenêtres. Le bâtiment comprend un niveau inférieur constitué de magasins et d'un entresol, deux étages nobles et un attique au troisième étage. Il est surtout connu pour le balcon en ferronnerie du premier étage, soutenu par deux atlantes monumentaux qui encadrent un œil-de-bœuf de l'entresol, sous lequel sont sculptées deux sphinges adossées. Chaque atlante repose sur une colonne flanquant la porte d'entrée. L'agencement de cette décoration peut évoquer l'architecture des châteaux arrière des vaisseaux de haut bord dont Pierre Puget s'occupait à l'arsenal de Toulon, mais la paternité de l'œuvre ne peut pas lui être attribuée.

Hercule Pesciolini, époux de Maria de Palagio et issu d'une famille originaire de San Gimignano en Toscane, fut banquier et négociant à Marseille. Il eut au moins trois enfants : Marseille, qui épousa Jeansoulen, Antoine et Amant. Amant de Pesciolini épousa le 26 juillet 1665 Françoise de Cousinéry, fille de Barthélemy de Cousinéry, troisième consul de Marseille en 1659-1660 et second échevin en 1668. Le 9 avril 1672 Amant acheta à son beau-père un terrain à bâtir situé près du couvent des Récollets, dont ne subsiste aujourd'hui que l'église Saint-Théodore. Le 18 juin de la même année il fit construire sur ce terrain l'hôtel particulier par les entrepreneurs César Portal et Alexandre Casteau. Les travaux se terminèrent à la fin de 1673 ou au début de 1674, la construction étant globalement datée de 1672-1673. Le devis estimatif du 18 juin 1672 précise les normes de construction et indique que, à la place des consoles prévues sur les plans, les maçons réaliseraient deux colosses pour soutenir le balcon ; le document fait aussi référence à la maison de M. Maurel de Pontevès (hôtel d'Espagnet) sur le cours Mirabeau à Aix-en-Provence. Les sculpteurs restent inconnus, mais ils se seraient inspirés des atlantes que Pierre Puget sculpta pour l'hôtel de ville de Toulon en 1657, les mouvements des torses et des bras étant très proches.

On ignore si Amant de Pesciolini a habité l'hôtel ; dès 1692 il est loué à Jean-Paul de Foresta (1631-1721), à ne pas confondre avec le commandant de Foresta. Amant lègue l'immeuble à sa fille unique Marie-Anne, qui épouse Jean de Montaud, dit d'Arlatan, conseiller au Parlement, baron de Lauris, marquis de la Roche et seigneur du Puget. Celui-ci vend l'hôtel en 1708 à un courtier, Joseph Villet, qui le revend en 1714 à Nicolas de Gantel-Guitton. Pendant la Révolution l'immeuble demeure propriété de la famille, qui ne l'habite cependant plus : Joachim-Elzéard de Gantel-Guitton s'enfuit à Lyon après l'incendie de son château de Mazargues en 1790 et résilia tous ses biens en faveur de son fils Nicolas Jean Joachim. Ce dernier est arrêté et exécuté le 28 décembre 1793 ; l'année suivante les biens sont vendus aux enchères et l'hôtel est adjugé à Barthélemy Girard pour 89 500 livres. Mis de nouveau aux enchères en 1806 par les ayants droit de Girard, il devient propriété de Jean-Sylvestre Reynard, raffineur de sucre, qui le revend en 1821 à Jean-Joseph Martin, savonnier. La fille de ce dernier, Catherine Joséphine Martin, hérite de l'hôtel en 1836 ; veuve d'un premier mariage, elle épouse ensuite André-Élisée Reynard, maire de Marseille de 1843 à 1848 et fils de Jean-Sylvestre, ce qui permet le retour du bien dans la famille précédente.

La porte monumentale fut inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 8 mars 1929 et l'hôtel dans son ensemble a été inscrit par arrêté du 17 mars 2023.

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