Hôtel de Pompadour à Fontainebleau en Seine-et-Marne

Hôtel de Pompadour

  • 77300 Fontainebleau
Hôtel de Pompadour
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Crédit photo : Pline - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures des bâtiments ; porte cochère ; cour d'entrée ; cour de service ; jardins ; toutes les pièces comportant une décoration du XVIIIe siècle : classement par arrêté du 23 septembre 1947 - L'hôtel, à l'exclusion des parties classées : inscription par arrêté du 28 mai 1926

Origine et histoire

L’Hermitage, dit hôtel de Pompadour, est un hôtel particulier situé au n°3 boulevard Magenta à Fontainebleau (Seine‑et‑Marne). Construit en 1749 à la demande de Jeanne‑Antoinette Poisson, marquise de Pompadour, sur ordre du roi Louis XV, il a d’abord servi de résidence à la marquise, qui y fit agrandir et embellir les bâtiments en 1756 et l’occupa jusqu’à sa mort en 1764. Les plans sont dus à Ange‑Jacques Gabriel ; les architectes Louis‑François Thourou de Moranzel et Jean Cailleteau dit Lassurance ont dirigé le bâti, Jean‑Charles Garnier d’Isle a conçu les jardins, Alexis Peyrotte a réalisé peintures et décors, et Jacques Verberckt a fourni les boiseries ; le coût des travaux s’est élevé à 216 382 livres. Héritier de la marquise, son frère Abel‑François Poisson de Vandières, marquis de Marigny, vendit la propriété au roi, qui y séjourna jusqu’à sa mort en 1774. L’Ermitage logea ensuite le gouverneur du château, Jean‑Baptiste François de Montmorin, puis son fils Louis‑Victor‑Hippolyte ; ce dernier conserva la charge jusqu’à la Révolution, devint le premier maire de Fontainebleau en 1790 et fut tué en 1792 lors des massacres de septembre. Nationalisé comme bien national, le domaine fut vendu à la municipalité de Melun puis revendu en 1795 à Louis‑François Guilleminet, qui le céda l’année suivante à deux faïenciers, Aaron Schmoll et Baruch Weill. Le 13 mars 1808, le maréchal d’Empire Louis‑Alexandre Berthier acquit l’Ermitage ; après son décès en 1815 la propriété passa entre diverses mains, pour aboutir au banquier Michel Ephrussi, qui s’en sépara en 1910. La même année, le baron Édouard Franchetti en fit l’acquisition et y résida jusqu’à la Première Guerre mondiale ; l’édifice servit ensuite d’annexe à l’hôpital de la ville et fut occupé par le peintre Lucien‑Victor Guirand de Scévola et ses camoufleurs. En 1918, Madeleine Dubois de Courval, princesse de Poix, acheta l’Ermitage et fit réaliser des améliorations, notamment dans les jardins. Son fils, le vicomte Charles de Noailles, et son épouse Marie‑Laure, restaurèrent et enrichirent la demeure, y amiant une importante collection d’œuvres d’art et recevant de nombreux artistes et intellectuels. La collection comprenait des œuvres de Goya, Picasso, Juan Gris, Gustave Moreau et Balthus ; le couple fit également l’acquisition, en 1929, d’un manuscrit attribué au marquis de Sade, qui fut volé en 1982. Leur fille Nathalie hérita du domaine en 1981 et y vécut par intermittence jusqu’à sa disparition en 2004 ; la propriété appartient depuis à son fils Carlo Perrone, qui n’y réside que rarement, conjointement avec Polissena Perrone. L’Ermitage est le premier d’une série de trois pavillons commandés à Gabriel par la marquise ; construit en neuf mois, il est identique à celui de Versailles (remanié la même année) et précéde celui de Compiègne, édifié en 1754 et détruit en 1795. Ces constructions annoncent, par leur style, les pavillons de chasse du roi et le Petit Trianon. L’accès se fait par un portail monumental ouvrant sur une cour fermée par des murs-écran qui dissimulent, au nord, les communs (remises et écuries) et, au sud, des volières autour d’un parterre de buis. Le pavillon, de plan carré de six toises de côté selon les dispositions de 1749, présente quatre façades identiques, chacune percée de trois travées, et se compose d’un rez‑de‑chaussée — entresolé au nord — et d’un premier étage en attique ; en 1756 deux petites ailes furent ajoutées pour aménager une salle à manger au sud et un cabinet au nord relié aux communs par un corridor. Les descriptions d’époque signalent une organisation intérieure simple et élégante comprenant antichambres, cabinets, salles à manger, pièces de service, basse‑cour, poulaillers, laiterie et écuries, ainsi qu’un jardin en parterres et bosquets ; une percée face au portail permettait au roi de rejoindre la marquise depuis le château. L’Ermitage conserve encore une grande partie de ses décors et de sa disposition d’origine ; son parc, réduit de 4 hectares à 2,5 hectares par le percement de la rue de l’Arbre‑Sec, a lui aussi gardé son caractère. L’ensemble de l’édifice a été inscrit aux monuments historiques par arrêté du 28 mai 1926, puis classé le 23 septembre 1947 pour ses façades et toitures, sa porte cochère, ses cours, ses jardins et toutes les pièces présentant des décors du XVIIIe siècle.

Liens externes