Origine et histoire de l'Hôtel de Roqueplane
L'hôtel de Roqueplane est un ancien hôtel particulier situé à Viviers, en Ardèche. Construit entre 1734 et 1736 sur les plans de l'architecte avignonnais Jean-Baptiste Franque pour Pierre de Roqueplane, receveur des tailles du Vivarais, il présente un décor stuqué réalisé par Guyon. Restauré dans la seconde moitié du XIXe siècle, l'édifice a vu l'aménagement d'un grand escalier par l'architecte Paul de Montclos et, en 1896, la réalisation d'une partie du décor peint par Germain Delanger. La famille Pavin de Lafarge a acheté l'hôtel en 1892. Au début du XXe siècle, les toitures en pavillon des bâtiments d'entrée ont été transformées en terrasses. Vendue à la commune en 1946, la demeure a accueilli la mairie et a vu son usage municipal confirmé par le transfert de la mairie le 18 mai 1947; elle a été classée au titre des monuments historiques la même année. Par échange avec le palais épiscopal, l'hôtel de ville est devenu évêché le 30 août 1986 et l'évêque Jean Hermil y a fait aménager une chapelle entre 1986 et 1988.
Le Père Jean Ribon a décrit cet aménagement dans un ouvrage qui constitue la source principale pour sa présentation. La chapelle a été aménagée dans la cuisine du XVIIIe siècle, dont subsistent la voûte d'arête, la cheminée et le four à pain. Son agencement, conçu par l'architecte Jacques Prioleau, en fait un lieu de célébration, de recueillement et de prière pour l'évêque et ses collaborateurs. L'accès se fait par un sas dont la porte de verre est ornée de trois croix stylisées et qui contient un bénitier, assurant la transition entre l'extérieur et l'espace de prière. Le linteau de la porte d'entrée porte la devise de Monseigneur Jean Hermil; à droite de la porte, une plaque commémorative surplombe une statuette en bois du XVIe siècle représentant le Christ.
La chapelle, aux tons sable, comprend le siège de présidence réservé à l'évêque ou au prêtre célébrant, entouré de bancs, ainsi qu'un Christ en croix daté du milieu du XVIe siècle. L'ambon, lieu de proclamation de la Parole, est indiqué par un dallage en travertin; l'autel, bloc de travertin galbé en corolle, est marqué d'une plaie symbolisant le Christ, Agneau de Dieu immolé. La Présence eucharistique est signalée par une lumière et abritée dans un tabernacle couronné par le manteau de la cheminée de l'ancienne cuisine, le dispositif ayant davantage vocation d'adoration que de simple réserve. Un triptyque dont deux volets datent du XVIe siècle encadre une Résurrection signée Philippe Kaeppelin, et l'oratoire attenant au sas contient une Vierge polychrome du XVIIIe siècle. Ainsi, l'hôtel de Roqueplane a conservé au fil du temps des fonctions successives et un ensemble mobilier et architectural riche, depuis l'hôtel particulier jusqu'à son rôle actuel d'évêché.