Origine et histoire de l'Hôtel Particulier
L'hôtel de Rothembourg est un hôtel particulier situé aux 5 rue du Regard et 68 boulevard Raspail, dans le 6e arrondissement de Paris. Construit en 1728, il fait partie d'une série d'immeubles de rapport élevés à la demande des Carmes sur un terrain proche de leur couvent ; l'architecte en est Victor-Thierry Dailly. Il doit son nom à Conrad Alexandre de Rothembourg, ancien officier au service du roi de Prusse, qui l'occupa jusqu'à sa mort en 1735. De 1736 à 1739, l'hôtel abrita Antoine Caracciolo, prince de Torella et ambassadeur extraordinaire du roi de Sicile. À partir de 1739, Jean Sébastien de Kerhoent, marquis de Coetanfao, y vécut jusqu'à son décès en 1746 ; sa veuve, Catherine de Rougé, remariée en 1747 au duc d'Elbeuf, continua d'occuper l'hôtel jusqu'en 1753. En 1753, il fut loué au duc de Croÿ-Solre, maréchal de France en 1783, qui y mourut en 1784 ; son fils Anne-Emmanuel de Croÿ, duc de Croÿ, prince de Solre, reprit le bail et y demeura avec sa famille jusqu'à leur départ pour l'émigration. Déclaré bien national en 1790, l'hôtel ne fut pas vendu ; à partir de 1796 il servit d'annexe au dépôt du garde-meuble national pour la conservation des tapisseries et tapis, ainsi que pour la bibliothèque du Directoire, rôle qu'il conserva jusqu'en 1806. En 1806, il fut confié aux Dames de Saint-Benoît, qui y installèrent un orphelinat. Repris par l'État en 1828, l'hôtel fut vendu en 1835. Autrefois doté d'une cour et d'un jardin, il perdit ce dernier vers 1908 lors du percement du boulevard Raspail, désormais situé au pied de son ancienne façade sur jardin, à l'instar de son voisin, l'hôtel de Beaune. L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 1er octobre 1963 pour sa façade sur le boulevard Raspail. Il figure également dans les listes des monuments historiques du 6e arrondissement et des hôtels particuliers parisiens, et apparaît dans les portails consacrés à Paris, à l'architecture et à l'urbanisme et aux monuments historiques français.