Période
XVIIe siècle, 4e quart XVIIIe siècle, 3e quart XIXe siècle
Patrimoine classé
L'hôtel en totalité, y compris ses décors intérieurs (escaliers avec leurs ferronneries, salons, chambres et bibliothèque avec leurs boiseries, stucs, cheminées et toiles peintes) , son parc avec ses clôtures et son système hydraulique et ses communs sur rue et sur cour (cad. AK 96) : inscription par arrêté du 7 avril 2008
Origine et histoire de l'Hôtel de Rougé
Ancien hôtel de Rougé, dit hôtel Vic de Pontgibaud, situé 38 rue de Paris (côté est) à Moulins (Allier). Il s'agit d'un hôtel particulier qui s'ouvre à l'est sur un vaste parc à l'anglaise de 1,5 hectare créé au XIXe siècle par Paul de Choulot de Lavenne. La façade sur rue, en grès de Coulandon, comporte un rez-de-chaussée et deux étages ; au centre s'ouvre une porte cochère, sous un arc surbaissé à clef saillante, fermée par deux lourds vantaux en bois moulurés. À droite de cette façade, un petit bâtiment en briques, à usage de communs, présente une porte du XVIIe siècle en arc plein cintre, à clef ornée d'une agrafe à enroulements, montants en pilastres et encadrement à bossages. La façade sur cour du corps de logis est revêtue de briques roses et brunes disposées en décor losangé. Deux ailes en rez-de-chaussée, affectées à des écuries et autres communs, font retour sur cette façade et, du côté est, encadrent une petite cour séparée du parc par une grille. Une cage d'escalier rectangulaire, située dans la partie nord-est du corps de logis, ouvre sur le couloir du rez-de-chaussée établi entre deux portes cochères. La rampe en fer forgé de l'escalier présente des motifs verticaux arrondis, un fleuron à double corolle d'où s'échappe un pistil et des volutes affrontées en partie inférieure. Au premier étage, le palier dessert deux salons ornés de stucs en panneaux chargés d'agrafes à enroulements et de guirlandes florales. Les panneaux au-dessus des portes ou des glaces sont décorés d'urnes ou de vases d'où s'enroulent des motifs végétaux ; ils sont encadrés d'une baguette dorée de style Louis XVI et ponctués, aux angles, de médaillons figurant des bouquets. Le second salon est pourvu d'un parquet à feuilles. Des éléments ont été construits vers 1775 pour Antoine de Vic, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, sous la direction de l'architecte Joseph Évezard, tandis que d'autres parties datent ou ont été modifiées au milieu du XIXe siècle. Le petit bâtiment en briques à droite de la façade sur rue remonte au XVIIe siècle. L'hôtel fut acquis dans les années 1830 par Marc Louis Gabriel des Bravards d'Eyssat, comte du Prat ; sa fille Céleste, épouse de Gaspard de Bourbon-Busset, comte de Châlus, en hérita, puis leur fils Robert (1848-1918), comte de Busset. En 1918, Sophie, fille de Robert et épouse d'Urbain de Rougé, devint propriétaire ; les dernières occupantes de la famille, Hélène (1921-2017) et Élisabeth (1929-2012), ont vendu l'hôtel en 2019. L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 7 avril 2008. La protection couvre l'hôtel dans son ensemble, y compris ses décors intérieurs — escaliers et ferronneries, salons, chambres et bibliothèque avec leurs boiseries, stucs, cheminées et toiles peintes —, son parc avec ses clôtures et son système hydraulique, ainsi que les communs sur rue et sur cour.