Hôtel de Saint-Seine à Dijon en Côte-d'or

Patrimoine classé Patrimoine urbain Hotel particulier classé

Hôtel de Saint-Seine à Dijon

  • 29 Rue Verrerie
  • 21000 Dijon
Hôtel de Saint-Seine à Dijon
Hôtel de Saint-Seine à Dijon
Hôtel de Saint-Seine à Dijon
Crédit photo : François de Dijon - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

2e moitié XVIIe siècle, 1ère moitié XIXe siècle

Patrimoine classé

L'escalier de 1664, la rampe et le décor de la cage, y compris les quatre bustes et leurs consoles ; le décor des pièces suivantes, situées au rez-de-chaussée du corps de logis : l'antichambre néo-Renaissance et la cheminée monumentale de la seconde moitié du XVIIe siècle et son décor sculpté, le décor du salon qui lui fait suite, la chambre avec son parquet en marqueterie de style Charles X ; le vestibule, l'escalier monumental de 1844-1848 et le décor de la cage, y compris les sculptures placées sur le mur du palier du premier étage, par François Jouffroy (cad. BO 446, lots 13, 14, 15) : inscription par arrêté du 29 juin 2011

Origine et histoire de l'Hôtel de Saint-Seine

L’hôtel de Saint-Seine, situé au 29 rue Verrerie dans le quartier sauvegardé de Dijon, est inscrit au titre des monuments historiques depuis 2011. Il est érigé au début du XVe siècle par la famille de Mailly ; Robert de Mailly, chambellan des ducs de Bourgogne, y fait aménager un jeu de paume en 1420. Après la mort de Robert, la propriété reste dans la famille puis passe, au début du XVIe siècle, à Philippe Chabot ; elle est ensuite acquise en 1577 par la famille Le Gouz de Saint-Seine. Des travaux d’ampleur menés par Bénigne et Pierre Le Gouz entre les années 1640 et 1660 donnent à l’édifice sa physionomie actuelle, la reconstruction s’appuyant sur des bâtiments du XVe siècle. Pierre Le Gouz rebaptise la propriété « hôtel de Saint-Seine » et la famille achète ultérieurement la seigneurie de Saint-Seine-sur-Vingeanne en 1714. En 1844, Étienne Le Gouz de Saint-Seine confie des aménagements à l’architecte dijonnais Léon Locardaire. L’hôtel est réquisitionné en mai 1942 par l’administration militaire allemande, puis reste, jusqu’à nos jours, habité par la même famille.

L’ensemble s’organise en U autour d’une vaste cour rectangulaire fermée par une grande porte cochère à double battant. La porte présente un riche décor sculpté : deux supports avec losanges en relief encadrent des pilastres cannelés et des consoles à têtes humaines ; chaque groupe est surmonté d’un médaillon à palmette orné de fruits, puis d’une agrafe à fruits et de bandeaux fleurdelysés, le plus large portant au centre le monogramme en double S de Saint-Seine encadré de feuillages entrelacés, le tout couronné d’une faîtière fleurdelysée. Le logis, bâti sur deux étages, présente des angles bossés terminés par des consoles en forme de fruits et des ouvertures surmontées de frontons semi-circulaires ; une corniche simple porte un visage humain en son centre et l’ensemble est coiffé de combles dont la liaison est marquée par des métopes en forme de bulbes. La lucarne principale associe volutes à palmettes et un fronton triangulaire sculpté.

Dans le corps sur rue du logis principal se déploie un grand escalier à trois volées droites, porté par des voûtes en demi-berceau rampant et trompes et bordé d’une rampe en fer forgé datée de 1664. Les murs de la cage d’escalier sont ornés de quatre bustes posés sur consoles ; la cage est couverte d’un plafond limité par une corniche moulurée et un entablement à modillons avec métopes à décor héraldique, et s’ouvre au centre sur un lanterneau ovale. L’aile droite abrite un second escalier, construit en 1844, ainsi que des bâtiments disposés autour de la cour et d’un jardin. Le rez-de-chaussée de cette aile contient un vestibule et une antichambre décorés en style néo‑Renaissance ; la pièce comporte une cheminée monumentale au manteau ornée d’un bas-relief et de statues en stuc attribuées au sculpteur Jean Dubois. On y trouve également un salon aménagé à la fin du XVIIIe siècle par le sculpteur Jérôme Marlet et une chambre avec parquet en marqueterie de style Charles X. Le premier étage comprend un vestibule suivi d’un salon‑bibliothèque décoré dans le goût de la Restauration. Propriété successive des familles de Mailly, Chabot puis Le Gouz de Saint-Seine, l’hôtel conserve ainsi un remarquable ensemble de décors et d’aménagements reflétant plusieurs phases historiques.

Liens externes