Hôtel de Seignelay à Paris à Paris 7ème dans Paris 7ème

Patrimoine classé Hotel particulier classé

Hôtel de Seignelay à Paris

  • 80 Rue de Lille
  • 75007 Paris 7e Arrondissement
Hôtel de Seignelay à Paris
Hôtel de Seignelay à Paris
Hôtel de Seignelay à Paris
Hôtel de Seignelay à Paris
Crédit photo : Reinhardhauke - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Frise chronologique

Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1700
1800
1900
2000
1713
Construction initiale
1718
Acquisition par Seignelay
1740
Mort du comte de Seignelay
1747
Nouveau propriétaire
1801
Innovation technologique
1838
Vente aux sœurs Bouchet
1944
Confiscation par l'État
2017
Vente par l'État
2022
Incendie dévastateur
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

L’hôtel de Seignelay en totalité (hôtel proprement dit, mur de clôture sur rue avec son portail, communs et pavillons d’entrée, cour et jardin avec ses grilles de clôture), à l’exception du bâtiment élevé au XIXe siècle formant la jonction entre les communs et l’hôtel proprement dit, conformément au plan annexé à l’arrêté, situé 80 rue de Lille sur la parcelle n°65 et figurant au cadastre section AP : classement par arrêté du 31 mai 2018.

Personnages clés

Armand Joseph de Béthune Duc de Charost, propriétaire de l'hôtel à partir de 1747.
comte de Seignelay Propriétaire de l'hôtel de 1718 à 1740
Germain Boffrand Architecte ayant construit l'hôtel de Seignelay.
Charles Léonor Colbert de Seignelay Comte ayant acquis l'hôtel en 1718.
Pierre Mouret Architecte ayant transformé et décoré l'hôtel au XVIIIe siècle.
Philippe Lebon Ingénieur ayant inauguré la Thermolampe dans l'hôtel en 1801.
Henriette Adélaïde du Bouchet de Sourches Veuve du duc de Charost, propriétaire de l'hôtel après sa mort.
Marie Marguerite Joséphine du Bouchet de Sourches Sœur de la précédente, ayant hérité de l'hôtel.
Adélaïde Hyacinthe de Fougières Veuve du comte Christian de Nicolaï, décédée dans l'hôtel en 1891.
Pierre Kosciusko-Morizet Acquéreur de l'hôtel en 2019, entrepreneur.
Pierre Krings Co-acquéreur de l'hôtel en 2019, entrepreneur.

Origine et histoire de l'Hôtel Particulier

L'hôtel de Seignelay est un hôtel particulier situé au n°80 de la rue de Lille, dans le 7e arrondissement de Paris. Construit vers 1713 par l'architecte Germain Boffrand, il fut ensuite vendu au comte Charles Léonor Colbert de Seignelay. Édifié sur une bande de terrain acquise par Boffrand le long de la rive gauche de la Seine, l'hôtel donne au sud sur l'ancienne rue de Bourbon (actuelle rue de Lille) et son jardin rejoignait la Seine au nord par l'actuel quai Anatole-France. L'édifice, comparable à l'hôtel Beauharnais voisin au n°78 et également œuvre de Boffrand, passa en 1718 au comte de Seignelay, puis fut acquis en 1747 par Armand Joseph de Béthune, duc de Charost. Au XVIIIe siècle, l'hôtel fut en partie transformé et décoré par l'architecte Pierre Mouret. Le duc de Charost, resté en France pendant la Révolution, fut emprisonné pendant la Terreur puis libéré ; il fut ensuite nommé maire du 10e arrondissement et mourut l'année suivante de la petite vérole contractée lors de visites hospitalières. L'hôtel revint successivement à sa veuve Henriette Adélaïde du Bouchet de Sourches, à la sœur de celle-ci Marie Marguerite Joséphine du Bouchet de Sourches, puis fut vendu en 1838 aux filles de cette dernière, avant d'être acquis par le marquis de Lauriston qui l'échangea en 1842 avec le comte Christian de Nicolaï ; la famille de Nicolaï le conserva près d'un siècle. En 1801, l'ingénieur Philippe Lebon y inaugura son système d'éclairage et de chauffage, la Thermolampe. Adélaïde Hyacinthe de Fougières, veuve du comte Christian de Nicolaï, y décéda en 1891 ; les descendants vendirent ensuite l'hôtel en 1938 à l'ambassade d'Allemagne, qui souhaitait agrandir ses locaux voisins. Confisqué par l'État en 1944, l'hôtel abrita de 1945 à 2017 plusieurs administrations : le ministère de l'Agriculture, le secrétariat d'État aux Affaires algériennes, le secrétariat d'État aux Affaires étrangères, le ministère du Plan et de l'Aménagement du territoire, puis le secrétariat d'État aux PME, et enfin le siège du ministère de la Fonction publique en 2012. Mis en vente par l'État en 2017, il fut acquis le 13 février 2019 pour 61 millions d'euros par Pierre Kosciusko-Morizet et Pierre Krings, qui envisagèrent d'en faire un lieu destiné aux entrepreneurs. En cours de travaux, l'hôtel fut gravement endommagé par un incendie le 6 février 2022 : le salon rocaille fut détruit mais le boudoir Louis XVI fut préservé. Classé au titre des monuments historiques depuis le 3 novembre 1952 pour ses boiseries Louis XV et ses décors Louis XVI, ses communs, sa cour et son jardin sont également inscrits depuis le 28 octobre 1991. L'accès se fait par un portail monumental sur la rue de Lille, encadré de deux pavillons de garde qui abritent chacun un appartement de 55,90 m² et ouvrent sur une cour pavée de 444 m². La façade principale en pierre de taille, ornée de mascarons, s'aligne sur le portail ; l'hôtel comporte cinq niveaux, du sous-sol demi-enterré aux combles sous brisis. Parmi les pièces historiques figuraient un salon rocaille Louis XV et un boudoir Louis XVI, et un bâtiment de trois étages construit en 1842 relie l'hôtel à la rue en servant de communs. L'ensemble comprend 2 740 m² de bureaux, 165 m² de locaux d'habitation et un grand jardin d'environ 1 200 m² s'étendant jusqu'à la Seine, le long du quai Anatole-France (accès au n°21). Dans ce jardin se trouve une stèle qui prétend marquer la tombe du dernier chien de la reine Marie-Antoinette, nommé Coco ; cette anecdote est contestée par Vincent Noce, qui y voit plutôt le souvenir d'un épagneul associé au Dauphin et rapporté en France par Madame Royale après la mort de l'enfant.

Devenir actuel

Confisqué par l'Etat en 1944, comme l'hôtel voisin de Beauharnais, l'hôtel de Seignelay est ensuite le siège de différents ministères. En 2012, il devient le siège du ministère de la Fonction publique puis celui de l'Industrie.

Liens externes