Hôtel de Sully à Paris à Paris 4ème dans Paris 4ème

Patrimoine classé Hotel particulier classé

Hôtel de Sully à Paris

  • 7-7 bis Place des Vosges
  • 75004 Paris 4e Arrondissement
Crédit photo : Auteur inconnu - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat

Période

XVIe siècle

Patrimoine classé

L'hôtel : classement par liste de 1862

Origine et histoire de l'Hôtel Particulier

L'hôtel Béthune-Sully, dit hôtel de Sully, est un hôtel particulier de style Louis XIII situé entre cour et jardin au 62 rue Saint-Antoine, dans le quartier du Marais (4e arrondissement de Paris); il abrite depuis 1967 le siège du Centre des monuments nationaux. Construit entre 1625 et 1630, l’édifice reste marqué par les traditions de la Renaissance, avec une profusion ornementale, la silhouette des pavillons et la place accordée à l’escalier, et figure parmi les demeures les plus accomplies du Marais. Le terrain fut acheté en 1624 par Mesme Gallet, qui entreprit la construction attribuée à Jean Androuet du Cerceau; la première campagne, de 1625 à 1627, permit d’achever le corps de logis, le jardin et l’orangerie. Ruiné par le jeu, Gallet vendit l’hôtel inachevé fin 1627 à Jean Habert de Montmagny, lequel le revendit en avril 1628 à Roland de Neufbourg; les travaux se poursuivirent jusqu’en 1630, à l’exception d’une aile en retour sur le jardin. Le 23 février 1634, Maximilien de Béthune, duc de Sully, acquit l’hôtel achevé et fit réaliser le décor intérieur qui subsiste aujourd’hui; bien qu’il n’y résidât guère, l’hôtel porta dès lors son nom et resta la propriété de la famille jusqu’en 1752. En 1660, le deuxième duc de Sully fit agrandir l’ensemble par une aile à l’ouest des logis, travaux exécutés par l’entrepreneur Siméon Lambert et peut‑être François Le Vau, qui contribuèrent à l’homogénéité stylistique de l’ensemble. Après la Révolution, l’hôtel passa entre des mains de négociants; de 1819 à 1838 il servit de campus à l’École spéciale de commerce et d’industrie (aujourd’hui ESCP), et en 1820 une large partie fut louée au joaillier Louis‑François Radu et à son épouse, dont les héritiers installèrent une école pour filles en 1856 et firent placer deux sphinges dans la cour. Aux XIXe et début XXe siècles, l’édifice fut morcelé en appartements et boutiques et la terrasse au‑dessus du portail fut comblée par une construction reliant les pavillons d’entrée; acheté au début des années 1920 par la comtesse Martine de Béhague, il dut attendre sa mort en 1939 pour que l’État l’acquière en mai 1944 en vue d’en faire le musée de la Demeure française. Une importante campagne de restauration, entreprise dès 1945 et prolongée jusqu’en 1974, restitua la terrasse et réunit l’hôtel et son orangerie, supprimant le bâti ajouté au‑dessus du porche tout en adaptant l’orangerie à de nouvelles fonctions; l’édifice a par la suite accueilli, de 1994 à 2010, des expositions de photographie organisées par la Mission du patrimoine photographique puis ses structures successeures. L’entrée principale se fait au 62 rue Saint‑Antoine, avec une entrée secondaire discrète depuis la place des Vosges; l’organisation en U, avec corps de logis centré entre cour et jardin et deux ailes sur cour terminées par des pavillons sur rue reliés par une terrasse, illustre le type d’hôtel « à la française ». Faute d’espace, l’ensemble ne comporte qu’une seule cour desservant les communs — remises, écuries, cuisines et offices — rejetés sur la rue et complétés d’une courette à fumier avec puits. Le décor maniériste et d’inspiration Renaissance des façades sur cour et jardin s’exprime par la sculpture des trumeaux, l’usage du bossage et des ordres d’architecture ostentatoires; l’escalier principal, placé au centre du logis dans l’axe de l’entrée, relie directement la cour au jardin. Le perron central, amorti par deux grosses piles rectangulaires qui servent de socle aux sphinges, conduit à une porte surmontée d’un entablement et d’une petite fenêtre couronnée d’un fronton curviligne à volutes. Les fenêtres se répartissent sur trois étages : au rez‑de‑chaussée des linteaux droits ornés de rosaces et palmettes, au bel étage des têtes de femmes émergeant d’un collier de perles et encadrées de draperies, et des frontons triangulaires centrés de coquilles Renaissance; les grandes lucarnes reprennent ces motifs en y ajoutant des têtes de divinité. Dans la cour, le revers du portail est orné de deux colonnes toscanes et l’aile de droite conserve quatre arcades qui furent jadis des remises à carrosses; les sculptures réparties sur les façades représentent les allégories des Quatre saisons et des Quatre éléments. La façade nord ouvre sur le jardin par une terrasse close par une balustrade qui offre un promenoir dominant des parterres de pelouse bordés de buis, l’orangerie munie d’un cadran solaire et, dans la cour, un chêne vert pluricentenaire.

Devenir actuel

L'hôtel est depuis 1967 le siège du Centre des monuments nationaux.

Liens externes

Conditions de visite

  • Conditions de visite : Ouvert toute l'année
  • Période d'ouverture : Voir sur le site des monuments nationaux