Origine et histoire
L'hôtel de ville du François se trouve au cœur de la commune, rue Florent-Holo, sur la place Général-de-Gaulle, à proximité de l’église Saint-Michel. L'origine du bourg remonte à la fondation de la paroisse au Cul-de-Sac François par le Révérend Père Labat, suite au don d'un terrain par le Sieur Joyeux en 1694 ; Labat y fit construire une église et un presbytère autour desquels la vie locale s'organisa jusqu'en 1837, date du transfert de l'état civil de l'Église à l'État représenté par le maire. En 1842, le premier maire Jacques-Joseph Clerc acquit une maison qui servait déjà de lieu de réunion du conseil municipal ; d'autres acquisitions et travaux furent décidés au cours du XIXe siècle, notamment en 1867 et 1877. Les bâtiments communaux furent détruits par un cyclone en 1891 : la toiture, portes et fenêtres furent arrachées, les archives sauvées mais fortement détériorées. Sous la présidence d'Homère Clément, le conseil municipal engagea la reconstruction progressive des édifices et, en 1894, confia au maire le pouvoir de traiter la reconstruction de la mairie et demanda à l'architecte Pierre‑Henry Picq d'établir plans et devis. La reconstruction de la mairie fut effectivement lancée sous la direction de Pierre‑Henry Picq en 1896 ; Picq, installé en Martinique, contribua également à la reconstruction de l'église du François. Après des aménagements provisoires en tôle et la démolition d'un édifice trop délabré, les travaux de reconstruction débutèrent à la fin de 1901. L'éruption de la montagne Pelée en 1902 provoqua une chute du commerce extérieur et de l'octroi de mer, entraînant des difficultés financières pour la commune et retardant les paiements à l'entrepreneur M. de Laguarigue ; néanmoins la mairie fut inaugurée en 1902, en l'absence d'Homère Clément. Le bâtiment occupe l'emplacement d'une ancienne prison d'époque coloniale ; il se compose d'un rez-de-chaussée en pierres de taille surmonté, à l'ouest, d'un étage en bois, et s'adosse à l'est à une maison d'un seul étage. À la fin du XXe siècle, des travaux importants ont renforcé le clocheton et ravalé les murs en pierres de taille. Pour accueillir le développement des services municipaux, deux extensions ont été réalisées : une première en 1988 par l'architecte Manuel Mence, puis une adjonction en béton armé indépendante du bâtiment existant en 1992 par l'architecte Alex Pierre‑Louis. L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 20 juillet 2021, remplacé par l'arrêté du 17 février 2022.