Origine et histoire de l'Hôtel de ville
L'hôtel de ville de Châteaudun abrite les services municipaux de la commune, chef-lieu d'arrondissement d'Eure-et-Loir, en région Centre-Val de Loire. L'élévation et la toiture sont inscrites au titre des monuments historiques depuis le 18 août 1953. Une charte de commune accordée en octobre 1197 par Louis de Blois, confirmée en 1281 par Pierre Ier d'Alençon, institua des notables élus et fit de l'église de la Madeleine le siège communal jusqu'en 1525, date de la construction d'une première maison de ville près de la porte d'Amont. Cette maison de ville fut détruite lors de l'incendie de juin 1723, qui rasa 1 022 maisons (240 dans la ville et 782 dans le faubourg Saint-Valérien), laissa près de 80 % de la population sans abri et entraîna le transfert des services municipaux au collège, alors situé à l'angle de l'actuelle rue du Château et de la place Jehan de Dunois. Par arrêt du Conseil d'État du 6 septembre 1723, l'architecte Jules Michel Alexandre Hardouin fut chargé de la reconstruction et présenta, après un séjour de trente-deux jours accompagné de quatre dessinateurs, un plan en échiquier centrant la ville sur une grande place rectangulaire destinée à recevoir quatre bâtiments publics : l'hôtel de ville, le bailliage, l'élection et le grenier à sel. La décision de construire un nouvel hôtel de ville intervint en juillet 1767 ; les plans présentés par Philippe Guillois ne furent pas retenus et, après la mort de Guillois en 1773, ceux de Pierre Toufaire, natif de Châteaudun et offerts gratuitement, furent choisis. La première pierre fut posée le 14 mai 1777 par Nicolas Maury, bailli de Dunois, et les travaux s'achevèrent en 1783. Parmi les quatre grands bâtiments prévus sur les longs côtés de la place, deux furent réalisés au fond de la place, dont l'hôtel de ville en pierre édifié à la fin du XVIIIe siècle ; les deux pavillons prévus en vis-à-vis ne furent pas construits et furent remplacés par un hôtel des postes en 1900. L'édifice se distingue par une façade symétrique articulée autour d'un avant-corps central légèrement saillant. Le rez-de-chaussée présente des bossages plats et des lignes de refend rythmés par une série d'arcades en plein cintre ; le premier étage est percé de hautes fenêtres rectangulaires encadrées de moulures et surmontées, dans l'axe central, d'une balustrade ; la base arasée d'un fronton portant les armes du roi subsiste, probablement mutilée lors de la Révolution, et un lanternon couronne l'ensemble. En 1879, le peintre Henri Félix Emmanuel Philippoteaux offrit à la ville son tableau relatif à la défense de Châteaudun du 18 octobre 1870, conservé dans le bureau du maire. En 1881, l'État confia la décoration de la grande salle à Edmond Lechevallier-Chavignard ; ses esquisses Les Habitants de Châteaudun au siège d'Orléans en 1429, La Défense de Châteaudun en 1870 et Glorification de Châteaudun ornent aujourd'hui la salle des mariages.