Origine et histoire de l'Hôtel de ville
La tour des échevins, appelée aussi Maison carrée, est un édifice du XVe siècle situé rue Victor Genoux à Luxeuil-les-Bains, en face de la Maison du Cardinal Jouffroy. De plan rectangulaire et construite en grès des Vosges, elle compte quatre étages, trois échauguettes et un petit beffroi crénelé de forme octogonale. Un escalier latéral de 146 marches dessert les niveaux et mène au beffroi dont le sommet, à 33 mètres de hauteur, offre une vue sur les Vosges, le Jura et les Alpes suisses. La façade présente des fenêtres à meneaux ornées d’archivoltes gothiques aux motifs floraux et un oriel gothique flamboyant à trois baies surmontées d’arcades ogivales ; la console de l’oriel est sculptée de visages humains et de figures animales, tandis qu’une gargouille d’angle le surplombe. Au‑dessus des fenêtres, des phylactères portent des paroles de l’Ave Maria. L’édifice a été bâti dans la deuxième moitié du XVe siècle par Henri, fils de Perrin Jouffoy et frère du cardinal Jean Jouffroy, et porta d’abord les noms de Tour de Jouffroy et de Maison carrée ; son appellation actuelle provient du titre des élus municipaux, les échevins. Louée à l’origine, la tour fut acquise en 1552 par les notables de Luxeuil pour servir d’hôtel de ville. Le 22 janvier 1673, le conseil municipal décida de rassembler les antiquités trouvées sur le territoire et de les déposer à l’hôtel de ville, date qui est considérée comme celle de la création du musée. Après avoir servi de prison civile, de local d’archives et de bibliothèque, la tour abrite depuis 1865 le musée municipal d’Art, d’Histoire et d’Archéologie. L’édifice est classé au titre des monuments historiques depuis 1862. Le musée, l’un des plus anciens de France, réunit principalement des collections d’archéologie et de peinture liées à la ville et à ses environs. Ces collections furent regroupées en 1947 dans l’établissement thermal avant d’être transférées dans la tour en 1965, puis enrichies par le legs du peintre luxovien Jules Adler (1865-1952). Au rez-de-chaussée sont exposées des statuettes étrusques des Ve–IVe siècles av. J.-C., des ex-voto gaulois et des stèles gallo‑romaines provenant de l’ancienne cité de Luxovium. Le premier étage est consacré à la céramique luxovienne, le second accueille les expositions temporaires, et les troisième et quatrième étages présentent des peintures de Jules Adler ainsi que des œuvres de ses amis et élèves, notamment Paul Élie Dubois (1896-1981), Georges Fréset (1894-1975) et Paul‑Laurent Courtot (1856-1925), ainsi que des pastels d’Édouard Vuillard.