Origine et histoire de l'Hôtel de ville
L'hôtel de ville de Montdidier, situé au centre-ville dans le département de la Somme, est un bâtiment du XXe siècle qui abrite les services politiques et administratifs de la commune. Il s'agit du huitième hôtel de ville érigé à Montdidier depuis le Moyen Âge; le précédent a été détruit en 1918 pendant la Première Guerre mondiale, lors de la bataille d'Amiens parfois appelée bataille de Montdidier. Protégé au titre des monuments historiques, il a été inscrit par arrêté le 14 octobre 2003.
De style Art déco marqué par le néo-régionalisme flamand, l'édifice est construit en brique et orné de pignons à redents et de dessins réalisés en briques surcuites. La construction, conduite par les architectes Charles Duval et Emmanuel Gonse, s'est déroulée de 1927 à 1930 et repose sur des fondations atteignant dix-huit mètres de profondeur. La façade comporte quatre travées surmontées de lucarnes et quatre frises en ciment moulé dues à Raymond Couvègnes, qui représentent les sciences, les arts, l'industrie et le commerce. Au-dessus des fenêtres en plein cintre du rez-de-chaussée figurent des divinités symbolisant la richesse du Santerre, et les armoiries de la ville accompagnées de la devise latine "Urbs cultissima" surplombent la porte d'entrée. Le beffroi culmine à 48 mètres et abrite des jacquemarts.
La salle d'honneur, décorée dans le style Art déco par Maurice Pico, met en scène une jeune femme avançant vers l'avenir après le cataclysme de la Première Guerre mondiale et tenant la charte communale accordée en 1195 par le roi Philippe Auguste. Au-dessus d'elle apparaît un bastion qui rappelle le passé fortifié de Montdidier, et la cheminée en marbre porte la peinture de la légende de l'origine du nom de la ville, qui évoque Charlemagne, la fille de Didier et la captivité présumée de Didier. Maurice Pico a également réalisé quatre compositions symbolisant la famille et les liens de la ville avec l'eau, et il a peint arabesques et motifs servant de fond à des scènes évoquant l'eau autour de Montdidier, le caractère rural de la région et une allégorie de la famille sur les murs et le plafond traités en mortier ocre jaune. Un lustre en fer forgé de plus d'une tonne orne la salle d'honneur. Le buste de Marianne qui trône sur la cheminée de la salle du conseil et des mariages est l'œuvre de Raymond Couvègnes. L'escalier d'honneur présente une rampe en fer forgé et des décors peints par Maurice Pico. Le jaquemart en bois "Jean Duquesne", sculpté en 1875 et provenant du beffroi détruit en 1918, est déposé à l'entrée de la salle du conseil.