Origine et histoire de l'Hôtel de ville
L'hôtel de ville de Nevers occupe l'emplacement de l'ancien château des comtes de Nevers, restauré et fortifié par Pierre de Courtenay en 1194 puis définitivement démoli en 1827 pour laisser place à la nouvelle mairie. La construction du bâtiment municipal date de la première moitié du XIXe siècle ; il abrite aujourd'hui la salle de l'état civil, autrefois superbe salle de réception. En 1802, le préfet Sabatier fit percer la rue qui porte son nom afin d'améliorer la liaison entre la butte où se trouvaient les autorités et la sortie de la ville près du parc ; cette ouverture sépara définitivement le palais ducal des jardins de la Madeleine et des ruines du « Vieux Château ». Ces jardins et vestiges, probables restes du château féodal, disparurent à partir de 1827 lors de la construction d'un nouvel édifice destiné à la bibliothèque municipale, achevé en 1834 par l'architecte nivernais Paillard. Le bâtiment a ensuite été transformé et agrandi pour prendre sa physionomie actuelle à la fin du XIXe siècle. Appuyé sur un soubassement massif, il s'élève sur deux niveaux sous une toiture d'esprit italianisant ; sa façade en pierre de taille, rigoureusement symétrique, est rythmée par des baies rectangulaires au premier niveau aux allèges moulurées reposant sur des consoles à volutes, et par des baies sommées de frontons triangulaires ornés d'oves au second niveau. L'ensemble, marqué par l'horizontalité et la rigueur, évoque l'architecture palatiale italienne traitée dans un esprit Louis-Philippe. Le rez-de-chaussée fut réaménagé entre 1850 et 1853 pour accueillir la mairie, qui abandonna alors le palais ducal à la justice. Entre 1860 et 1862, des agrandissements installèrent le cabinet du maire à l'ouest et le bureau de la police à l'est, entraînant la disparition du château d'eau élevé en 1830 du côté de la rue Sabatier. L'ensemble de l'édifice fit l'objet d'un réaménagement en 1899 par l'architecte Brazeau. Une maquette de l'ancien château est exposée au Palais ducal.