Origine et histoire de l'Hôtel de ville
L'hôtel de ville de Valenciennes, situé place d'Armes et inscrit aux monuments historiques, abrite les institutions municipales depuis le Moyen Âge. Sa façade du XVIIe siècle est rattachée à un corps de bâtiment reconstruit dans les années 1950, l'original ayant brûlé pendant la Seconde Guerre mondiale. En 1611, le prévôt Jean Roisin ordonna la reconstruction de la maison échevinale ; les travaux durèrent trois ans et absorbèrent un cinquième du budget municipal, remplaçant l'édifice précédent par une bâtisse de style gothique propre aux Pays-Bas espagnols et au Nord de la France. Pendant la Révolution, l'hôtel de ville échappa à des destructions majeures, tandis que la chapelle Saint-Pierre fut désacralisée, transformée en marché aux grains puis démolie en 1828. Au XIXe siècle, l'architecte valenciennois Batigny restaura la façade originelle, y ajouta deux tourelles à chaque extrémité et confia un programme de statuaire à Carpeaux, enfant du pays ; celui-ci réclama un ensemble plus vaste que celui finalement retenu, limité au grand fronton personnifiant la ville et à quelques statues féminines entre les fenêtres. Les bombardements de 1940 dévastèrent une grande partie du centre et ne laissèrent de l'hôtel de ville que sa façade ; le beffroi s'effondra, entraînant la chute de l'horloge et de la sculpture « Valenciennes défendant ses remparts ». Le plan de reconstruction initial, confié à Albert Laprade, proposait une nouvelle perspective sur la place et l'introduction d'un axe visuel ; un changement d'architecte en chef fit évoluer le projet, Jean Vergnaud adoptant d'autres axes et renonçant au parti régionaliste de Laprade. Le programme ministériel pour la reconstruction des hôtels de ville exigeait des réponses fonctionnelles précises — accueil du public, bureaux administratifs, pièces officielles et salle du conseil — auxquelles Vergnaud répondit par un projet résolument moderne. Il conserva et consolida la façade, y adjoignit un volume restituant le gabarit ancien, multiplia par trois la parcelle d'implantation et prévît un grand hall public, des salles de réception à l'étage et une tour abritant des bureaux et symbolisant le beffroi. Les travaux débutèrent en 1953. La façade restaurée est devenue un élément du décor urbain et contraste volontairement avec les façades latérales et arrière, composées de blocs de pierre disposés en quinconce et formant un jeu de damier. Voir aussi la liste des monuments historiques de Valenciennes et les portails consacrés aux monuments historiques français et au Nord-Pas-de-Calais.