Origine et histoire de l'Hôtel de ville
L'hôtel de ville de Vannes accueille une partie des services municipaux et se situe sur la place Maurice Marchais, anciennement place Napoléon et place du Marché. L'autre partie des services est installée au centre administratif municipal, rue Joseph Le Brix. Construit entre 1880 et 1886 pour remplacer une ancienne mairie en mauvais état, il illustre l'architecture des bâtiments publics édifiés sous la IIIe République. Le projet, dont les premiers fondements furent posés par le maire républicain Émile Burgault dès 1847 et mentionné dans des délibérations de 1861, fut relancé en 1878 lorsque le Conseil municipal fixa l'emplacement sur la place actuelle. La première pierre fut posée le 12 décembre 1880 et l'édifice inauguré le 11 juillet 1886 en présence du ministre des Postes Félix Granet, du maire Émile Burgault et du sous‑secrétaire d'État Jean Bernard. Estimé à 410 937,90 francs en juin 1880, le coût final atteignit 793 628 francs, un montant élevé qui fut invoqué lors des municipales de 1888. L'hôtel de ville est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 2 décembre 1992. Les plans furent signés par l'architecte vannetais Charier ; le bâtiment, de style Renaissance italienne, est une adaptation à l'échelle de Vannes de l'Hôtel de Ville de Paris. La façade principale, encadrée par deux pavillons, se distingue par un frontispice muni d'une horloge et surmonté du blason de la ville, ainsi que par un grand campanile à carillon rappelant l'ancien beffroi. L'ornementation comporte de grands pilastres aux pavillons, des colonnes engagées à chapiteaux corinthiens, des frontons triangulaires et cintrés alternés, des cartouches, des bustes, des supports de frontispice et des volutes. De nombreux artistes parisiens et nantais ont contribué à un décor intérieur très soigné, parfaitement sauvegardé dans son ensemble. L'ancienne mairie, située sur la place des Lices et de style breton, fut partiellement préservée : son escalier fut installé dans les années 1960 dans la cour de l'Hôtel de Limur. Une campagne de restauration lancée en juin 2010 a concerné le clocheton, la toiture du corps central et des ailes, les éléments décoratifs en zinc et les cheminées ; cette intervention, estimée à trois millions d'euros sur une durée initiale de quatre ans, visait à remédier à la dégradation progressive de l'édifice.
