Origine et histoire de l'Hôtel de ville
L'hôtel de ville de Vichy, construit entre 1913 et 1925 dans un style néo-Renaissance inspiré de la mairie de Paris, reflète l'esprit éclectique du XIXe siècle et a été inauguré en 1928. Il est inscrit au titre des monuments historiques, avec protection des façades et toitures, de la salle des pas perdus, du grand vestibule et de son escalier d'honneur orné de vitraux de Francis Chigot, de la galerie du premier étage, de la salle des fêtes, de la salle des mariages et de la salle du Conseil avec ses boiseries. À la fin du XIXe siècle, la question d'un transfert de la mairie se posa parce que l'ancien bâtiment, financé et encouragé par Napoléon III, devenait trop petit et se trouvait dans le quartier thermal, éloigné du centre de la population. Ce bâtiment fut détruit en 1910 et le terrain vendu pour financer la construction de la nouvelle mairie. La municipalité s'installa provisoirement au Café du Grand Chalet, au 66 rue de Paris, jusqu'à ce que la construction, lancée en 1913 sur l'emplacement de la Bourse du travail, soit interrompue par la Première Guerre mondiale. Les travaux reprirent en 1921 sous le mandat de Louis Lasteyras et s'achevèrent en 1925 ; les services municipaux y entrèrent dès avril 1925, l'inauguration officielle ayant eu lieu le 23 septembre 1928 en présence d'Albert Sarraut. Le projet est l'œuvre des architectes vichyssois Antoine Chanet et Jean Liogier. Une partie du rez-de-chaussée abritait autrefois le commissariat de police ; c'est là que le commissaire et résistant Marc Juge fut arrêté le 18 janvier 1944 par Hugo Geissler, chef de la police allemande. Le commissariat a déménagé dans les années 1960. Le bâtiment s'élève sur trois niveaux avec un étage sous combles, surmonté d'un petit belvédère culminant à 47 mètres et orné de gargouilles en forme de saumons. L'accès principal se fait par un large escalier en façade qui mène au grand hall du premier étage. L'hôtel de ville abrite de nombreuses œuvres d'art, pour beaucoup issues de dons ou de legs, dont la donation Lambert dans les années 1920. Dans le hall du premier étage figurent Lied d'Eugène Lomont, une nature morte d'Antoine Vollon, le Paysage bourbonnais de Louis Neillot et Jour de la visite de l'hôpital de Jean Geoffroy. L'escalier et ses abords présentent notamment un buste en bronze de Louis Lasteyras signé Charles Henri Plas, La Pièce d'eau des Suisses d'Antoine-Félix Boisselier, Les Tireurs d'arc de Fernand Pelez, Communion à Saint-Sulpice de Paul-Constant Soyer (don de l'État en 1871), une œuvre d'Adolphe Lalyre, le Paysage du Pays basque de Léon Bonnat, La Fille du passeur de Louis Adan et la statue en plâtre Le Devoir de René de Saint-Marceaux, offerte par sa veuve pour l'inauguration de 1928. La salle des mariages conserve Le Premier Accroc de Norbert Gœneutte ainsi qu'un buste de Napoléon III par Jean-Auguste Barre (1852), dont une reproduction se trouve dans le parc éponyme de la ville. Avant l'édifice actuel, la mairie de Vichy a occupé successivement la maison des Trois Piliers (1790‑1801), la Maison du Bailliage dite Chastel franc (1801‑1822), un bâtiment près de la source de l'Hôpital (1822‑1835), un immeuble à l'emplacement de l'actuel hôtel de Grignan place de Sévigné (1835‑1865), puis le nouvel hôtel de ville construit sous l'impulsion de Napoléon III place du Fatitot (1865‑1910), détruit en 1910 pour permettre l'édification de l'hôtel Ruhl (devenu ensuite hôtel Radio puis le Palais des Parcs). Le Grand café du Chalet servit de mairie provisoire de 1910 à 1925 ; ce bâtiment fut détruit en 1971 et son emplacement fait aujourd'hui partie de la place Louis-Lasteyras.
