Origine et histoire
L'hôtel de ville de Beauvais, situé dans le centre-ville de la commune, abrite les services administratifs et politiques de la ville. Une charte communale accordée en 1099, confirmée par Louis VI le Gros en 1122, marque l'ancienneté institutionnelle de la cité ; une maison de ville existait déjà au Moyen Âge près de la Grand-Place et fut plusieurs fois rebâtie. En 1753, sous le règne de Louis XV, un nouvel hôtel de ville de style classique fut construit face à la Grand-Place d'après les plans de Bayeux, architecte du roi. La façade bénéficie d'une protection au titre des monuments historiques par arrêté du 8 juillet 1912. En mars 1918, à la fin de la Première Guerre mondiale, le généralissime Ferdinand Foch établit son quartier général à l'hôtel de ville. Lors des bombardements allemands de juin 1940, l'édifice fut détruit ; seule la façade donnant sur la place Jeanne-Hachette fut préservée. La reconstruction fut conduite par l'architecte beauvaisien Georges Noël, maître d'œuvre de la reconstruction de la ville, et l'hôtel de ville fut inauguré en 1957.
L'édifice actuel a conservé la façade classique, organisée symétriquement sur deux niveaux. Au centre s'ouvre une porte d'entrée encadrée de deux colonnes engagées portant des chapiteaux ioniques ornés de fleurs sculptées. Au-dessus, une large fenêtre à sommet arrondi est surmontée d'une horloge, elle-même surmontée des armoiries de la ville et de la devise « Palus ut hic fixus, constans et firma manebo » ( « Et tel ce pieu fiché, constante et solide, je resterai » ). L'ensemble est couronné d'un fronton triangulaire. De part et d'autre, quatre fenêtres par niveau sont séparées par de larges pilastres aux chapiteaux ioniques décorés de feuillage, et la partie supérieure de la façade est ornée d'une balustrade aux formes classiques.
Deux ailes modernes ajoutées lors de la reconstruction portent dans leur partie supérieure des bas-reliefs : sur l'aile droite, Claude Bouscau a sculpté une allégorie des destructions de 1940 intitulée Beauvais devant l'adversité, et sur l'aile gauche Maurice Debus a sculpté La Renaissance de Beauvais. L'accès au premier étage se fait par un grand escalier d'honneur. Le décor de la salle des mariages, réalisé par l'ébéniste Jules Leleu et daté du troisième quart du XXe siècle, est classé au titre des monuments historiques pour le mobilier (banquettes, chaises, fauteuils, bureau) ; y sont également conservés vingt chaises, douze fauteuils, trois canapés et un écran à feu des XVIIIe et XIXe siècles. L'hôtel de ville conserve plusieurs œuvres et objets : la Bacchanale de Charles-Auguste van den Berghe, Jeanne Hachette au siège de Beauvais de Jean-Jacques Le Barbier, une tapisserie du XVIe siècle, le drapeau dit « drapeau de Jeanne Hachette » en mémoire de la bataille de Saint-Quentin de 1557, ainsi qu'un cartel du XVIIIe siècle. Les éléments remarquables à visiter sont notamment la façade, l'escalier d'honneur et la salle du conseil.