Hôtel de ville à Semur-en-Brionnais en Saône-et-Loire

Hôtel de ville

  • 71110 Semur-en-Brionnais
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Crédit photo : Daniel VILLAFRUELA. - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

4e quart XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Hôtel de Ville (cad. AH 92) : inscription par arrêté du 28 décembre 1984

Origine et histoire

L'hôtel de ville de Semur-en-Brionnais est un ancien auditoire de justice construit en 1788 et inscrit au titre des monuments historiques depuis 1984 ; la présence d'une autorité judiciaire en ce lieu remonte au Moyen Âge. Il se situe au cœur de la ville historique, place Bouthier de Rochefort, face à la collégiale Saint-Hilaire et à proximité du château Saint-Hugues, du chapitre de la collégiale et de l'hôtel de Précy. Dès le Moyen Âge, le pouvoir royal cherche à centraliser la justice, avec des initiatives dès l'époque carolingienne puis des réformes plus marquées à partir des XIIe et XIIIe siècles ; Saint Louis et Philippe Auguste sont cités comme figures ayant structuré l'organisation judiciaire par la mise en place de bailliages et de prévôts. Les baillifs ducaux et royaux se développent et se concurrencent : en Bourgogne, des sièges existent dès la fin du XIIe siècle, et le ressort du parlement de Bourgogne comprenait, parmi d'autres, le bailliage de Semur-en-Brionnais, qui dépendait ensuite du présidial d'Autun. La baronnie de Semur est mentionnée pour la première fois en 1273 lors d'un différend fronterais, et la titularité de la baronnie a souvent évolué par ventes et cessions, les barons étant souvent « engagés » au domaine royal. Des conflits de compétence opposèrent régulièrement baillis royaux et autorités ducales, conduisant à des mesures restrictives et à des synthèses juridiques, comme l'ordonnance publiée après la première tenue du parlement de Dijon. Le personnel judiciaire médiéval comprenait procureurs, prévôts, notaires et greffiers, sergents, geôliers, gardes forestiers et avocats, chacun remplissant des fonctions spécifiques au service du seigneur et du public. Vers 1486, la baronnie de Semur fut cédée au roi Charles VII, ce qui transforma le statut des barons en charges d'engagement ; par la suite, la baronnie fut l'objet de transactions successives, notamment l'achat en 1659 par François de Vigaud. Au XVIIIe siècle, la cité a perdu une partie de son ancien rayonnement, mais elle conserva des fonctions administratives et judiciaires qui attirèrent juges, avocats, huissiers et greffiers ; l'ancien hôtel dit « maison Beurrier » fut occupé au XVIIe siècle par l'avocat Terrion. En 1736 la compétence de la baronnie couvrait plusieurs paroisses et localités environnantes, et le dernier titulaire connu fut Jacques Nicolas du Puy, qui obtint pour Semur l'auditoire de la justice, édifice élevé aux frais de la cassette privée du roi et orné de l'écu de France au-dessus de la porte. La Révolution bouleversa l'organisation judiciaire de l'Ancien Régime et institua la justice de paix par la loi des 16 et 24 août 1790 ; cette juridiction cantonale, composée d'un juge et d'assesseurs élus, fonctionna jusqu'en 1958 et connaissait des compétences civiles et pénales variées. La justice de paix de Semur-en-Brionnais figurait parmi de nombreuses juridictions du département de Saône-et-Loire ; en 1837 elle a traité plusieurs centaines d'affaires et n'a vu qu'un seul de ses jugements frappé d'appel, avant d'être réunie à celle de Marcigny par décret du 29 juillet 1925. La décision de reconstruire l'auditoire actuel fut prise après une visite le 31 mai 1779 de l'architecte Guillemot et du subdélégué Bouthier-de-Rochefort, qui constatèrent la vétusté de l'édifice antérieur ; les plans furent établis par Guillemot sur l'ordonnance de l'intendant Dupleix de Bacquencourt, les travaux furent adjugés le 15 juillet 1783 à Pierre Lorton, commencés en 1781 et achevés en 1788. L'auditoire commença à abriter partiellement la mairie dès 1793 et, au début du XXe siècle, il fit l'objet d'une restauration intérieure et extérieure selon un devis de l'architecte Poinet de Mâcon, travaux achevés le 30 octobre 1902. Le bâtiment présente une façade principale rectiligne avec une porte rectangulaire encadrée de deux fenêtres, surmontée d'un médaillon ovale montrant les attributs de la justice (épée, balance, main prêtant serment) et d'une cartouche marquée « bureau des huissiers » ; la toiture à quatre pans comporte quatre ouvertures couvertes d'édicules à trois pans, tandis que la face arrière est articulée en cinq travées percées de trois fenêtres. L'intérieur s'organise autour d'une grande salle plafonnée à la française, ouverte par une arcade de plein cintre sur l'estrade de l'auditoire, flanquée de deux salles latérales dont l'une conserve une cheminée de marbre de style Louis XVI.

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