Origine et histoire de l'Hôtel Particulier
Le Jeu de paume de l’Étoile, édifié au début du XVIIe siècle au 14 de l'actuelle rue de l'Ancienne-Comédie dans le 6e arrondissement, fut d'abord une salle de jeu de paume réputée. Selon le Larousse (1866-1877), elle figurait parmi les sept salles les plus renommées de la capitale. La salle aurait été construite par Louis Audran, officier de la Louveterie d'Henri IV, sur un terrain offert par le roi, héritant sans doute du savoir-faire de son père Adam, maître paumier ; Louis Audran décède lors du siège de La Rochelle en 1625. En 1628 la salle appartient à Jean Binart et Jean Godrot, puis, en 1636, elle est vendue à Catherine de Mongison, veuve d’Étienne Regnault ; leurs descendants, Étienne et François Ledoux, en sont propriétaires en 1688. Sous le règne de Louis XIV, l'attrait pour le jeu de paume décline au profit du billard, et les vastes salles, aptes à recevoir du public, complètent leurs recettes en accueillant des spectacles en soirée, plusieurs d'entre elles étant finalement transformées en théâtres. Le 8 mars 1688, les frères Ledoux vendent la salle aux Comédiens Français, qui font abattre l'ancien bâtiment et deux maisons voisines pour confier à l'architecte François II d'Orbay la construction d'un nouveau théâtre. La salle est inaugurée le 18 mars 1689 avec les représentations de Phèdre et du Médecin malgré lui et porte alors le nom d'Hôtel des Comédiens ordinaires du Roi, tout en conservant les appellations de salle du jeu de paume de l’Étoile ou salle de la rue des Fossés Saint-Germain. Elle reste le lieu de la Comédie-Française jusqu'en 1770, date à laquelle la vétusté des installations contraint la troupe à déménager. Après le départ des comédiens, l'édifice subit d'importantes transformations tout en conservant quelques éléments historiques : la salle est remplacée par une cour, les volumes donnant sur la rue sont convertis en logements et boutiques et l'arrière, où se trouvait la scène, devient d'abord atelier de décors, puis local de stockage et, à la fin du XXe siècle, bureaux. En 1834, la voie prend le nom de rue de l'Ancienne-Comédie, et en 1886 la municipalité appose une plaque commémorative toujours visible sur la façade. Le haut-relief représentant Minerve, replacé sur la façade côté rue, fait l'objet d'un arrêté de protection et est inscrit aux monuments historiques le 29 mars 1928. Enfin, une réhabilitation menée en 2021 a profondément transformé le bâtiment situé au fond de la cour pour y aménager quatre logements et deux bureaux, tout en mettant en valeur la toiture et la charpente préservées.